Recrutement

Les métiers porteurs pour les jeunes dans la finance

Publié le 1 septembre 2017 à 11h29    Mis à jour le 1 septembre 2017 à 17h15

Nathalie Halpern

Les métiers dans la finance offrent des perspectives intéressantes pour les jeunes diplômés. Si les directions financières d’entreprises sont actuellement à la recherche de nombreux profils, la compétition se fait plus rude en banque d’affaires. Mais dans tous les cas de figure, certains diplômes sont davantage recherchés.

Se tourner vers les métiers de la finance constitue un bon choix de carrière pour les étudiants. Ces derniers doivent néanmoins privilégier les segments les plus porteurs, tant pour choisir une spécialisation que pour rechercher leur stage afin d’optimiser leurs chances d’être recruté. Dans les faits, si quelques filières, notamment dans la finance de marché, sont moins dynamiques, ce n’est pas le cas de certains métiers dans la finance d’entreprise qui offrent même actuellement de prometteuses perspectives de carrière. Pour autant, ce sont souvent les filières qui ont le plus de difficultés à attirer les jeunes talents.

C’est notamment le cas de la comptabilité. «Il y a une très forte demande pour de jeunes comptables, puisque beaucoup de comptables seniors partent actuellement à la retraite, mais cette profession a du mal à embaucher,constate Fabrice Coudray, directeur des activités de recrutement du cabinet Robert Half. Trop peu d’étudiants se forment à la comptabilité, jugeant cette profession peu attirante car trop austère, alors qu’elle recrute et offre des perspectives intéressantes.» De nombreuses formations existent pourtant pour ceux qui veulent faire carrière dans les métiers du chiffre. Ils peuvent passer des diplômes d’Etat, comme le diplôme de comptabilité et de gestion (DCG), puis le diplôme supérieur de comptabilité et de gestion (DSCG). Des universités et grandes écoles de commerce proposent cette formation qui ouvre de nombreuses portes dans la finance d’entreprise.

Les diplômés en comptabilité très courtisés

De grandes écoles de commerce, telles HEC ou l’Essec, proposent même à leurs étudiants une filière de spécialisation en comptabilité et gestion qui dispense de passer le DSCG. Mais ces filières sont souvent délaissées : une vingtaine d’étudiants de l’Essec y sont inscrits, alors qu’ils sont près de 200 en finance de marchés… Certaines universités proposent, quant à elles, un master comptabilité contrôle audit (CCA) qui offre de nombreuses équivalences avec le DSCG. C’est notamment le cas de l’Université de la Sorbonne, de l’IAE Gustave Eiffel, de l’Université Paris-Dauphine et de l’IAE de Poitiers. Les étudiants qui choisissent cette voie n’ont pas de mal à trouver un emploi : la plupart des étudiants en master CCA de la Sorbonne, par exemple, sont embauchés durant leur stage, trois mois avant la fin de l’année scolaire, d’après l’université. Il faut dire que les grands cabinets d’audit et d’expertise comptable cherchent à tout prix à recruter de jeunes diplômés disposant d’un DSCG, d’un master CCA ou d’un diplôme d’école de commerce.

«Les jeunes formés en comptabilité disposent de belles opportunités de carrière, surtout s’ils parlent bien anglais et disposent d’une certaine aisance pour communiquer avec les autres, car le temps où les comptables travaillaient en solitaire est désormais révolu», estime Marc Rougé, manager exécutif chez Michael Page. Une formation en comptabilité ouvre d’autant plus de portes que tous les métiers du chiffre recrutent actuellement d’après lui, qu’il s’agisse de comptables, de contrôleurs de gestion, de responsables comptables ou de directeurs financiers. «L’idéal est de commencer par travailler quelques années dans un grand cabinet d’expertise comptable ou d’audit, puis d’obtenir ensuite un poste dans une entreprise, en tant que responsable comptable ou contrôleur de gestion, puis en tant que directeur financier», conseille Fabrice Coudray, de Robert Half.

Les grandes écoles, la voie royale en finance de marchés

Du côté de la finance de marché, les jeunes étudiants peuvent se tourner davantage vers le secteur bancaire qui recherche de jeunes talents, dans les métiers de la banque d’affaires, notamment en fusion-acquisition. «Les grandes banques françaises et internationales recrutent beaucoup en ce moment pour leurs départements fusions et acquisitions, de même que des boutiques spécialisées en M&A», remarque Michel Baroni, professeur de finances à l’Essec.

Un constat partagé par Olivier Bossard, professeur de finances à HEC et responsable du master finance et du master management spécialisation finance, qui comprennent 175 étudiants au total. «60 % de nos étudiants vont travailler dans la banque d’affaires, pour l’essentiel en fusion-acquisition», indique Olivier Bossard. Ils sont recrutés par de grands acteurs anglo-saxons tels que Goldman Sachs ou JP Morgan, ou des banques d’affaires françaises comme Rothschild ou Lazard. «Une autre partie d’entre eux, soit environ 30 %, trouvent un poste dans les activités de salles des marchés, notamment dans le trading ou la structuration».

Cependant, dans ces métiers de la finance de marché qui attirent beaucoup les jeunes, la concurrence entre les candidats est rude. Et les recruteurs très sélectifs. «Il faut vraiment avoir un très bon diplôme pour réussir, de préférence de l’une des plus grandes écoles de commerce», estime Marc Rougé. Mieux vaut donc être diplômé d’HEC, de l’Essec, de l’ESCP, de l’EM Lyon ou de l’Edhec.

Certains masters en finance proposés par les universités sont également cotés. C’est notamment le cas du master 225 en finance d’entreprise et ingénierie financière de l’Université Dauphine, et du master finance d’ingénierie financière (Ingéfi) de la Sorbonne. «A la sortie de notre formation, les jeunes diplômés trouvent un CDI en un mois en moyenne, et 32 % d’entre eux vont travailler dans la banque d’affaires, souligne Fabien Rivas, responsable du master 225 de Dauphine. D’autre part, 20 % trouvent un poste dans les directions financières de grandes entreprises, en tant qu’analystes fusions-acquisitions en interne, ou dans l’ingénierie financière, c’est-à-dire l’émission d’obligations ou d’actions.»

Enfin, les jeunes diplômés de grandes écoles d’ingénieurs, telles Polytechnique, Centrale Supélec ou les Mines ont également la cote auprès des grands établissements financiers surtout s’ils ont également suivi une formation financière. «Les activités liées aux marchés financiers étant de plus en plus informatisées, elles ont aussi besoin d’ingénieurs capables de concevoir des algorithmes sophistiqués et de diriger des projets liés à la programmation», constate Olivier Bossard d’HEC. En 2016, à la fin de leurs études,16 % des jeunes diplômés de Centrale Paris ont trouvé un poste dans la finance et l’assurance, d’après une enquête publiée par cette école. Il n’y a donc pas une voie toute tracée pour accéder aux métiers de la finance.

Le secteur du capital-investissement recrute

Le secteur du capital-investissement et notamment les grands fonds d’investissement (Blackstone, Ardian, etc.) embauchent désormais de jeunes diplômés, en particulier ceux qui sont issus des grandes écoles de commerce. «Le secteur du capital-investissement recrute beaucoup plus qu’auparavant», souligne Olivier Bossard, professeur de finances à HEC. Environ 15 % de ses étudiants trouvent désormais un travail dans les sociétés de gestion d’actifs, et plus spécifiquement dans le secteur du «private equity». «La gestion d’actifs attire aussi plus de jeunes diplômés qu’avant, avec des perspectives de carrière très valorisantes», note Olivier Bossard.

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