Recrutement

L’industrie des ETF offre des opportunités

Publié le 23 septembre 2016 à 11h39    Mis à jour le 23 septembre 2016 à 17h15

Audrey Spy

Plusieurs acteurs issus de l’univers des fonds indiciels cotés sont actuellement en phase de recrutement. S’ils recherchent surtout des profils de commerciaux, tous les postes à pourvoir nécessitent de solides connaissances financières et une certaine polyvalence.

Theam, Deutsche Bank, State Street Global Investors ou même Euronext… Tous ces acteurs ont en commun de recruter actuellement pour renforcer leurs équipes dédiées aux ETF (Exchange Traded Funds). Si l’industrie des fonds indiciels cotés offre une diversité de métiers, la plupart de ceux à pourvoir actuellement en France sont liés à des fonctions commerciales.

«Notre équipe composée de 18 personnes compte une dizaine de gérants, un structureur, un spécialiste produit, un responsable des relations avec les brokers, une personne dédiée au marketing et des commerciaux, détaille Isabelle Bourcier, responsable de l’activité indicielle et ETF de Theam. Après avoir récemment constitué une équipe dédiée à la vente en Allemagne, notamment avec le recrutement d’un profil senior pour couvrir tous les marchés germanophones, nous allons encore étoffer notre équipe de vendeurs.»Même approche chez SPDR ETF, la marque ETF de State Street Global Advisors. «Après avoir embauché en début d’année un responsable des ventes pour la France et Monaco, nous sommes en train de renforcer encore nos équipes avec le recrutement d’un nouveau vendeur en France», indique Olivier Paquier, responsable des ventes SPDR ETF pour la France, l’Espagne et le Portugal.

Au Royaume-Uni, les offres d’emplois sont encore plus nombreuses et plus diversifiées. «En quatre ans, j’ai constitué une équipe de seize gérants et assistants gérants répartis entre Londres et Birmingham, confie Julien Boulliat, responsable de l’équipe de gestion ETF au sein de Deutsche Bank. Quatre postes sont encore à pourvoir actuellement pour étoffer notre équipe.»

De nombreuses candidatures spontanées

Malgré tout, les recrutements restent moins dynamiques que par le passé. «En 2006, j’ai assisté Barclays Global Investors dans le recrutement d’un responsable pour son nouveau bureau à Paris, se souvient Wendy Cochran, managing director du cabinet Newen Search. A l’époque, il y avait peu de professionnels à Paris qui connaissaient les ETF. A présent, le marché en France est relativement mature et les plus importants fournisseurs d’ETF, comme iShares, Lyxor, Amundi, SSGA… ont des équipes déjà bien étoffées.»Il est vrai que ces acteurs font aussi beaucoup moins appel aux chasseurs de têtes que par le passé pour trouver des candidats puisqu’ils reçoivent aujourd’hui en direct de nombreux CV.«Nous recevons chaque semaine des candidatures spontanées de la part notamment de jeunes diplômés en finance, commente Olivier Paquier. Constatant les taux de croissance à deux chiffres de notre industrie, ils se disent à juste titre qu’ils peuvent y trouver des opportunités de carrière.»

Pour autant, il n’est pas aisé d’intégrer cette industrie. Si par le passé les fournisseurs d’ETF ne recherchaient pas de profils très particuliers, aujourd’hui leur niveau d’exigence a augmenté. D’abord, ils se montrent plus vigilants sur les diplômes obtenus. «Il n’existe pas de formation spécifique pour apprendre le métier de vendeur sur le marché des ETF, mais les masters spécialisés dans la finance, comme celui de Dauphine, permettent une certaine maîtrise des sujets financiers, indique Olivier Paquier. Ayant moi-même intégré le marché des ETF en 2007 sans avoir initialement suivi de formation financière, mais après des études de littérature et de commerce international, je ne m’interdis cependant pas d’étudier des profils non financiers.» Tel n’est pas le cas de la très grande majorité des recruteurs. «Nous recherchons des personnes qui ont une certaine aisance avec les chiffres, précise Julien Boulliat. Les diplômés de grandes écoles de commerce, d’ingénieur ou de master en finance ont souvent développé une plus grande aptitude dans ce domaine.»

Au-delà de la formation recherchée, les recruteurs dans l’univers de la gestion passive ont également des attentes bien spécifiques concernant les compétences des candidats. Pour travailler dans l’industrie des ETF, une bonne technicité couplée à des connaissances financières assez larges et à un bon esprit de synthèse sont ainsi demandés. «Comme dans l’ensemble de la gestion d’actifs, la rigueur et la curiosité sont des qualités importantes pour travailler dans les ETF, mais dans notre industrie il faut en plus être capable de présenter simplement des produits qui sont complexes dans leur structure», précise Julien Boulliat.

Par ailleurs, les fournisseurs d’ETF recherchent également des professionnels assez polyvalents. «Le métier de gérant de portefeuille d’ETF est plus diversifié que celui de gérant d’actifs plus traditionnel, puisqu’il nécessite de maîtriser, en plus des techniques de gestion et de la connaissance des méthodologies d’indice, des compétences en trading, en structuration, en gestion des risques…», énumère Julien Boulliat. Même constat pour des fonctions commerciales. «Nous recherchons des profils de vendeurs avec une très bonne capacité d’adaptation à la clientèle, et ce quelle que soit sa typologie, confie Olivier Paquier. Il faut en effet savoir répondre dans la même journée aux attentes d’investisseurs institutionnels, de gérants, de family offices, de banquiers privés, qui sont donc par nature très différentes.» La bonne connaissance des clients ne se limite parfois pas seulement au seul marché français. Certaines sociétés de gestion confient en effet plusieurs périmètres géographiques à leurs équipes ETF et se tournent donc vers des profils déjà très internationaux.

Des profils expérimentés

Compte tenu des nombreuses qualités recherchées, les recruteurs privilégient généralement des profils déjà expérimentés. «Initialement et à cause d’un manque d’expertise en la matière, en France, les candidats pour les postes de vente d’ETF étaient issus des autres segments de la finance, notamment des sociétés de gestion, ajoute Wendy Cochran. Depuis, s’ils ne viennent pas déjà du monde des ETF, ils ont évolué souvent dans des métiers annexes, et le plus souvent dans des activités de marchés de capitaux.» Certains recruteurs continuent de s’intéresser également à d’autres types de profils en recrutant parfois des personnes issues de la conformité, de la gestion quantitative ou des banques de financement et d’investissement.

Pour autant, les rémunérations offertes dans l’industrie de la gestion passive ne sont pas aussi élevées que celles des banques car elles rejoignent globalement les grilles de rémunération de la gestion d’actifs. La rémunération fixe dépend du type de structure et du profil recruté. Mais les packages restent néanmoins beaucoup moins attractifs que dans les BFI. D’après les chasseurs de têtes, les profils juniors peuvent obtenir un fixe annuel compris entre 50 000 à 60 000 euros, tandis que les plus seniors verront leur salaire fixe atteindre entre 80 000 à 120 000 euros. Une rémunération qui est complétée par une part variable, qui a quant à elle progressé davantage que dans la gestion active ces dernières années et peut même atteindre jusqu’à 150 % du fixe.

Des perspectives de carrière intéressantes

  • Pour les jeunes diplômés en finance, l’industrie des ETF, peut offrir un plan de carrière intéressant. «Les perspectives dans la gestion d’ETF sont assez nombreuses puisqu’une personne qui nous rejoint en tant qu’assistant gérant, peut, par la suite, devenir gérant junior, puis senior avant de superviser une équipe, commente Julien Boulliat, responsable de l’équipe de gestion ETF au sein de Deutsche Bank.
  • Certains acteurs qui ont travaillé dans le marché des ETF poursuivent ensuite une carrière dans la gestion d’actifs plus traditionnelle. David Benmussa et Eric Wohleber ont par exemple rejoint Amundi après avoir passé respectivement un peu plus de trois et neuf ans chez iShares. Mais ces profils expérimentés avaient d’abord intégré des sociétés de gestion plus traditionnelles avant de rejoindre un fournisseur. Ceux qui ont commencé leur carrière au sein d’un fournisseur d’ETF ne quittent souvent pas l’univers de la gestion passive.
  • De plus, intégrer un univers aussi technique que les ETF peut ouvrir plus de portes que de choisir au départ une carrière plus généraliste. «L’industrie des ETF, qui est encore assez naissante, devrait connaître encore de nombreux développements, ce qui pourrait donner naissance à de nouvelles opportunités», estime Julien Boulliat.

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