Le baromètre des directeurs financiers

Budget : les entreprises restent prudentes

Publié le 23 septembre 2016 à 12h04    Mis à jour le 23 septembre 2016 à 17h15

La rédaction d'Option Finance

A l’heure où la majorité des entreprises viennent d’entamer leur processus de prévisions budgétaires pour l’exercice 2017, Option Finance a interrogé dix directeurs financiers appartenant à des groupes de taille et de secteurs divers. Si ces derniers se montrent globalement confiants, l’environnement macroéconomique et financier les incite cependant à la prudence.

Désormais aguerris à l’environnement mondial de croissance molle, d’inflation faible et de taux bas, les directeurs financiers abordent le processus budgétaire pour 2017 plutôt sereinement. Après un exercice 2015 solide, une année 2016 qui s’annonce tout aussi positive et des perspectives commerciales bien orientées sur la plupart de leurs marchés, matures comme émergents, les dix responsables interrogés par Option Finance entendent en effet accélérer leurs investissements, ce qui témoigne de leur confiance dans leur capacité à remplir leurs carnets de commandes.

Cet optimisme ne les empêche toutefois pas de se montrer prudents. D’abord, les incertitudes économiques, politiques et sociales dans plusieurs pays font peser des risques sur le maintien de l’activité, comme au Brésil, en Russie ou encore en Turquie. Ensuite, les échéances électorales à venir, en particulier aux Etats-Unis et en Italie, sont susceptibles de provoquer dans les prochains mois une forte volatilité sur les marchés des changes. De quoi éventuellement affecter les marges. Enfin, si la faiblesse des taux d’intérêt constitue une opportunité d’emprunter à des conditions historiquement favorables, elle représente à l’inverse un véritable casse-tête en matière d’allocation du cash, la trésorerie étant pénalisée par les rendements négatifs.

De quoi amener les directeurs financiers à prendre toujours plus de hauteur par rapport au budget annuel : si celui-ci reste une étape obligée pour notamment définir les enveloppes d’investissements et fixer des objectifs aux équipes opérationnelles, ils savent qu’ils devront faire preuve d’«agilité» en actualisant les hypothèses retenues au gré des évolutions, comme c’est le cas depuis plusieurs années déjà.

Géraldine Picaud, directeur financier, Essilor

  • Secteur d’activité : optique
  • Chiffre d’affaires en 2015 : 6,716 milliards d’euros

1 - Grands axes du budget

Comme nous le faisons depuis de nombreuses années, nous établissons en ce moment le budget pour l’exercice à venir. Nous prenons en compte les situations politiques et économiques particulières à chaque pays mais l’impact global sur nos activités devrait toutefois être limité compte tenu, d’une part, de la nature de nos produits (verre optique, lunettes de soleil, etc.) et de leur diversité géographique (48 % du chiffre d’affaires est réalisé en Amérique du Nord, 28 % en Europe dont 10 % en France, 6 % en Amérique latine et 18 % dans le reste du monde). Pour autant, nous travaillons actuellement à affiner nos reportings, d’une part, en homogénéisant les pratiques des filiales que nous avons récemment acquises, et, d’autre part, en mettant en place des rapports d’activité pays par pays, conformément aux nouvelles exigences légales prévues par le projet de loi dit «Sapin 2». Cette démarche, qui consiste notamment à indiquer le chiffre d’affaires réalisé au sein de chaque Etat, va nous permettre, entre autres, de disposer de données plus précises afin de répondre aux nouvelles exigences réglementaires.

2 - Perspectives sectorielles

Le marché mondial de l’optique de prescription devrait continuer l’an prochain d’enregistrer une croissance comprise entre 3 et 4 % au niveau mondial. Il bénéficie en effet de tendances favorables durables. D’abord, l’augmentation et le vieillissement de la population soutiennent la demande pour les verres optiques. Ensuite, l’émergence de nouvelles classes moyennes au sein d’économies émergentes est de nature à également favoriser la croissance du secteur, et notamment les produits comme les lunettes de soleil. Ainsi, notre marché devrait enregistrer l’an prochain une progression à deux chiffres au Mexique, en Indonésie, au Chili ou encore au Costa Rica.

Vincent Léonard, directeur général adjoint en charge des finances, Seb

  • Secteur d’activité : petit électroménager
  • Chiffre d’affaires en 2015 : 4,77 milliards d’euros

1 - Grands axes du budget

La préparation du budget 2017 ne se distingue pas fondamentalement de celle des exercices récents. Marquée par un cycle de reprise molle dans les pays matures, par des taux d’intérêt de plus en plus faibles ainsi que par des prix des matières premières bas, la conjoncture actuelle n’est en effet pas sensiblement différente de celle qui prévalait il y a deux ans. Certes, certains événements récents modifient quelque peu la donne, comme le Brexit qui va obliger l’ensemble des acteurs de notre secteur (aucun ne produit localement) à augmenter leurs prix en Angleterre pour s’adapter à la dépréciation de la livre sterling. De même, le relèvement probable des taux directeurs américains par la Fed pourrait renchérir le dollar, devise d’achat du groupe, face à l’euro, mais nous avons pris les couvertures nécessaires pour minimiser un éventuel impact.

L’environnement reste volatil et nécessite une grande agilité de pilotage, mais nos marchés sont globalement bien orientés et les évolutions des devises devraient être très nettement moins pénalisantes que ces dernières années. Dans ce contexte, nous prévoyons de poursuivre nos investissements en équipements industriels (à hauteur d’environ 3 % du chiffre d’affaires) ainsi qu’en marketing et en R&D (environ 10 %). L’accroissement de notre marge opérationnelle, pour un retour rapide à 11 %, restera bien sûr une de nos priorités.

2 - Perspectives sectorielles

La croissance des marchés matures est certes modérée et notre objectif reste de gagner des parts de marché grâce à l’appétit des consommateurs pour les produits innovants. Dans le monde émergent, l’évolution des marchés reste globalement très favorable, à l’exception notable du Brésil. Malgré les difficultés politiques, économiques ou sociales de ces pays, nos ventes continuent de progresser en Turquie, Egypte et Russie.

Olivier Rigaudy, directeur général adjoint et directeur administratif et financier, Teleperformance

  • Secteur d’activité : relation clients
  • Chiffre d’affaires en 2015 : 3,4 milliards d’euros

1 - Grands axes du budget

L’établissement de nos prévisions budgétaires sera plus complexe cette année que les précédentes. Tout d’abord, la situation politique actuelle de plusieurs des 65 pays dans lesquels nous sommes présents pourrait avoir un impact sur notre activité. Nous suivons ainsi de près les élections présidentielles aux Etats-Unis où nous réalisons plus de la moitié de notre chiffre d’affaires. En particulier, le cours du peso mexicain, qui est une devise importante pour nous, pourrait évoluer en fonction de l’issue du vote. Nous restons également attentifs à la situation politique aux Philippines où les relations avec les Etats-Unis se tendent, ainsi qu’aux évolutions en Turquie et au Maghreb.

Enfin, du fait de notre niveau d’endettement plus élevé à la suite de l’acquisition de la société LanguageLine Solutions que nous venons de réaliser aux Etats-Unis, nous prêtons une attention particulière aux déclarations de la Fed de manière à agir en conséquence.

2 - Perspectives sectorielles

Le secteur de la relation clients va continuer à croître de manière significative. En effet, la multiplication des moyens de communication bénéficie au secteur puisqu’elle engendre un besoin accru des entreprises de faire appel à des spécialistes pour gérer leur service clients. Nous anticipons en 2017 le même taux de croissance du marché qu’en 2016, à savoir 5 %. Ce chiffre s’inscrit dans la continuité de la croissance observée ces dernières années, comprise entre 4 % et 6 % par an en moyenne, pour un marché représentant 60 milliards d’euros au total.

Jan-Luc Ambre, directeur administratif et financier, Kiloutou

  • Secteur d’activité : location de matériels
  • Chiffre d’affaires en 2015 : 462 millions d’euros

1 - Grands axes du budget

Nous nous apprêtons à établir un budget de reprise car nous anticipons une croissance soutenue de nos revenus en 2017. Nous prévoyons tout d’abord une reprise du marché de la location et nous bénéficierons de plus des investissements que nous avons réalisés cette année. En 2016, nous avons en particulier déployé une nouvelle identité visuelle et amélioré la qualité du matériel existant en lançant un plan d’investissement massif de 115 millions d’euros dédié au renouvellement et au développement de notre gamme de matériel. Les capex retrouveront un niveau plus habituel en 2017 et nous continuerons par ailleurs la formation du personnel dans le domaine commercial et technique afin d’améliorer encore l’accueil des clients dans notre réseau d’agences. Par ailleurs, nous allons poursuivre notre stratégie d’acquisitions en France et en Europe.

2 - Perspectives sectorielles

Le marché de la location français se montre porteur dans l’ensemble car les marchés des travaux publics et du bâtiment semblent relancés. Les projets locaux qui avaient été retardés en 2014 et 2015 suite aux élections municipales et aux nombreux changements de municipalités ont repris en 2016 et vont se poursuivre en 2017. S’agissant du marché du bâtiment, l’activité bénéficie des taux d’intérêt bas et du dynamisme du marché immobilier. Enfin, pour les bâtiments d’entreprise, les perspectives s’améliorent en lien avec la reprise économique générale.

Le marché de la location est ainsi reparti cette année avec une progression en volume de 2 % au premier trimestre et de 4 % au deuxième trimestre. L’année prochaine, nous anticipons qu’elle augmente également de 2 % à 4 % en volume. Une incertitude demeure toutefois sur les prix qui seront pratiqués sur le marché de la location, bien que l’augmentation des volumes doive être propice à une hausse.

Damien Billard, directeur général délégué aux finances, Le Noble Age

  • Secteur d’activité : santé, maisons de retraite
  • Chiffre d’affaires en 2015 : 424,8 millions d’euros

1 - Grands axes du budget

Ayant fait le choix d’axer notre développement sur le marché français à fort potentiel, nous ne sommes pas impactés par les évolutions de changes. De son côté, le niveau actuel des taux pèse peu dans notre processus de prévisions pour 2017 dans la mesure où nous avons mis en place une nouvelle structure de financement diversifiée l’année dernière. En revanche, notre attention se porte sur la situation des comptes de l’assurance maladie. Depuis quatre ans, la prise en charge des patients par cette dernière ne cesse de reculer dans les cliniques de soin de suite et réadaptation (SSR). Cette année, la baisse est de – 2,7 %, après – 2,4 % en 2015. Même si notre activité d’hospitalisation à domicile n’est pas concernée par de tels ajustements, nos performances dans l’activité SSR (un tiers du chiffre d’affaires) s’en trouvent directement affectées.

Alors que nous venons d’entamer notre processus budgétaire, nous faisons preuve d’une grande prudence et tablons, à ce stade, sur une stagnation des niveaux de remboursement. Afin de croître de manière organique, cette situation implique que nous trouvions d’autres leviers, comme le développement de l’ambulatoire (hôpital de jour) sur certaines spécialités et l’extension de nos capacités d’accueil. Nos activités suscitant une demande toujours plus forte, nous continuerons d’investir lors du prochain exercice.

2 - Perspectives sectorielles

S’agissant des maisons de retraite et des cliniques de réadaptation, le principal défi consiste à transformer le parc existant, ce qui va notamment se traduire par des investissements importants dans les plateaux techniques médicaux. L’activité d’hospitalisation à domicile présente le plus fort potentiel de croissance grâce au soutien des pouvoirs publics, qui visent un doublement de cette activité en l’espace de cinq ans.

Thierry Schmidt de la Brélie, directeur général administration et finances, Touax

  • Secteur d’activité : conteneurs maritimes, constructions modulaires, wagons de fret, barges fluviales
  • Chiffre d’affaires en 2015 : 348 millions d’euros

1 - Grands axes du budget

Nous établissons en ce moment notre budget en disposant d’une visibilité plus limitée que par le passé sur certains facteurs macroéconomiques, ce qui rend plus complexe l’établissement des prévisions. Alors que la baisse du prix de certaines matières premières (pétrole, acier, etc.) a par exemple divisé par deux la valeur de marché des conteneurs maritimes cette année, nous ignorons si les cours vont remonter prochainement et quelle serait l’ampleur du rebond.

Les incertitudes entourant l’évolution des taux de change nous ont par ailleurs déjà conduits à ne pas établir de prévisions dans ce domaine mais à calculer le budget sur la base des cours actuels (euro/dollar, euro/livre sterling, etc.).

Nous actualiserons toutefois ces derniers, ainsi que nos prévisions de manière générale, quatre fois par an. Pour rendre cette démarche moins chronophage pour les équipes, nous continuons d’améliorer nos outils informatiques en y ajoutant de nouveaux modules et indicateurs. Ceux-ci sont notamment alimentés par des données externes telles que le nombre de mises en chantier ou le volume d’appels d’offres sur nos marchés.

2 - Perspectives sectorielles

Bien qu’ils demeurent très concurrentiels, nos différents marchés devraient globalement enregistrer une croissance d’environ 3 % en 2017 et en 2018. Le segment des conteneurs maritimes bénéficiera en particulier de la progression du commerce international, qui devrait s’établir aux alentours de 3,5 % en 2016. En France, nous avons en outre déjà constaté une augmentation des appels d’offres du secteur public, par exemple concernant la construction d’écoles ou de crèches, et anticipons que ce marché va progresser de 4 % à 5 % en 2017. De nature à favoriser notre activité de construction modulaire, cette tendance ne devrait pas être affectée par un éventuel changement de majorité politique à l’issue des élections françaises. Le transport ferroviaire de fret enregistrera pour sa part une croissance plus faible, de l’ordre de 1,5 % à 2 % en Europe, tandis que la demande pour de nouvelles infrastructures publiques en Pologne pourrait quant à elle augmenter de 8 % cette année.

Olivier Gerry, directeur administratif et financier, Grimaud

  • Secteur d’activité : sélection génétique animale et biopharmacie
  • Chiffre d’affaires en 2015 : environ 300 millions d’euros

1 - Grands axes du budget

Le contexte géopolitique et financier n’est pas plus complexe en 2017 que les années précédentes. Les premières retombées du Brexit n’affectent pas significativement nos prévisions budgétaires car notre flux d’activité est limité au Royaume-Uni. La stabilité de la parité euro dollar nous aide dans nos prévisions budgétaires, ainsi que celle de la situation politique en Chine où nous confortons notre présence.

Par ailleurs, nous avons renforcé notre processus budgétaire cette année car Grimaud est une ETI mais nous sommes confrontés à des problématiques de grand groupe. En effet, nous disposons d’une quarantaine de filiales dans une vingtaine de pays. Nous avons donc accentué les échanges entre les filiales et la maison mère de manière à ce que la vision budgétaire soit mieux partagée entre les différentes entités. Nous avons également structuré davantage le processus de validation budgétaire entre la direction générale et la direction financière.

2 - Perspectives sectorielles

Notre activité est composée de deux métiers pour lesquels les tendances de moyen et long termes sont très porteuses. Dans celui de la biopharmacie, la demande est croissante, en particulier pour les vaccins. Le lancement d’un vaccin se traduit généralement par un taux de croissance des ventes à deux chiffres.

Pour le second métier, celui de la sélection génétique, la consommation de protéines animales suit la croissance de la population mondiale et l’élévation de son niveau de vie. Ainsi, si la consommation de viande de porcs marque une légère décroissance en Europe de l’Ouest et aux Etats-Unis, elle croît de manière importante en Amérique du Sud et en Asie, tandis que celle de volailles est en croissance dans l’ensemble des zones géographiques.

Marc Jérémie, directeur financier, Alès Groupe

  • Secteur d’activité : cosmétique et parfums
  • Chiffre d’affaires en 2015 : 244,2 millions d’euros

1 - Grands axes du budget

Notre visibilité budgétaire demeure limitée en raison des incertitudes qui entourent la croissance économique mondiale. Certains marchés importants comme le Brésil ou la Russie traversent des turbulences dont il est difficile d’entrevoir clairement la fin, tandis que la reprise en Europe et aux Etats-Unis reste fragile. En outre, nous sommes face à des évolutions législatives difficiles à anticiper et qui ont un impact direct sur notre activité. Par exemple, l’Arabie saoudite a récemment décidé d’obliger les entreprises à ne commercialiser sur son sol que des produits dont le packaging est rédigé en arabe, ce qui nous a contraints à adapter nos lignes de solutions cosmétiques pour ce marché.

La poursuite de la chute des taux d’intérêts rend également de plus en plus difficile l’estimation future du rendement de nos placements de trésorerie. Dans ce contexte, nous définissons actuellement un budget et des objectifs plutôt conservateurs pour l’exercice à venir et pourrions éventuellement les réviser en début d’année prochaine, selon l’évolution de ces différents facteurs.

Par ailleurs, nous nous apprêtons à renforcer nos outils de gestion afin d’optimiser le pilotage financier de la société, notamment en déployant un nouveau système d’informations (ERP) au sein du groupe et de notre quinzaine de filiales. Nous comptons également mettre en place un cash pooling au niveau européen afin de faciliter la gestion de la trésorerie et notamment les transferts intragroupes. Enfin, nous continuerons d’évaluer de près les opportunités de croissance externe, dans la continuité de notre stratégie de développement.

2 - Perspectives sectorielles

Le marché des cosmétiques enregistre depuis cette année un ralentissement global qui devrait se prolonger en 2017. Certes, certains segments devraient continuer de bénéficier d’un niveau de croissance modéré, en particulier les produits relativement peu onéreux et composés d’éléments naturels, ainsi que les solutions visant une clientèle de luxe. En revanche, la gamme intermédiaire devrait voir son chiffre d’affaires globalement reculer cette année, et pourrait au mieux se stabiliser en 2017.

Christian Georges, directeur administratif et financier groupe, Saint Jean Industries

  • Secteur d’activité : équipement automobile
  • Chiffre d’affaires en 2015 : 222 millions d’euros

1 - Grands axes du budget

Nos prévisions budgétaires se fondent essentiellement sur les volumes de commandes que nous annoncent nos clients. 2014 avait été une année très difficile durant laquelle nous avions en particulier subi des pertes aux Etats-Unis. Le volume de commandes effectif avait été moindre que celui annoncé. En revanche, après une phase de redémarrage en 2015, 2016 est une année exceptionnelle et le volume de commandes devrait être supérieur d’environ 5 % à ce que nous avions budgété. Après 222 millions d’euros en 2015, notre chiffre d’affaires devrait s’élever à 310 millions d’euros en 2016, l’objectif étant d’atteindre 500 millions d’euros en 2020.

Pour y parvenir, nous prévoyons d’augmenter nos dépenses d’investissement en 2017, au-dessus de leur niveau de 2016 qui s’élève à plus de 23 millions d’euros. Les banques se montrant de nouveau prêtes à nous financer à des taux très bas, autour de 1 %, nous n’aurons plus besoin de recourir au financement alternatif, comme nous l’avions précédemment fait, notamment par le biais d’opérations de cession bail et de crowdfunding. Nous sommes donc assurés de trouver des financements pour répondre aux commandes à venir en 2017.

2 - Perspectives sectorielles

Les difficultés qu’a connues le secteur des équipementiers automobiles au niveau mondial en 2014 sont derrière nous. En 2017, les relais de croissance seront réunis. Loin de nuire au secteur, le scandale Volkswagen conduira les constructeurs automobiles à chercher à diminuer leurs émissions polluantes et donc à alléger leurs véhicules en remplaçant les matériaux en acier par de l’aluminium. En Europe, le marché devrait continuer à croître : les véhicules haut-de-gamme sont déjà composés d’aluminium, mais il reste à équiper les véhicules de gamme moyenne, ainsi que les voitures électriques. Aux Etats-Unis, nous anticipons une très forte croissance car il s’opère actuellement un effet de rattrapage, l’utilisation de l’aluminium y étant jusqu’à présent moins répandue qu’en Europe.

Olivier Martineau, directeur administratif et financier, Sigfox

  • Secteur d’activité : objets connectés
  • Chiffre d’affaires en 2015 : 16,418 millions d’euros

1 - Grands axes du budget

Nous avons mis en place il y a un an un système de prévisions budgétaires glissantes (rolling forecasts), que nous actualisons en fonction de l’évolution des marchés et des opportunités. En effet, il est dorénavant complexe d’établir des prévisions budgétaires compte tenu des nombreux facteurs d’instabilité qui marquent l’environnement actuel. Notre calendrier d’investissement dans des régions comme le Moyen-Orient et l’Amérique latine dépendra par exemple fortement de la manière dont vont évoluer les situations politiques et économiques de plusieurs pays très instables. Il est plus aisé d’établir des prévisions sur des marchés matures comme l’Europe, et ce malgré les élections prévues en Espagne ou l’éventuelle réforme constitutionnelle en Italie.

Nous suivons toutefois de près les changements fiscaux. Selon l’issue des prochaines élections en France, des modifications pourraient en effet survenir, entre autres en matière d’imposition des actions gratuites ou de charges sociales.

Compte tenu de la forte croissance de nos activités et de notre volonté de nous introduire en bourse à moyen terme, nous comptons en outre poursuivre le renforcement de la direction financière. Celle-ci compte actuellement neuf collaborateurs, contre quatre il y a environ un an, et nous comptons encore recruter de nouveaux profils, notamment des contrôleurs financiers, au fur et à mesure de l’ouverture de filiales à l’international. Souhaitant également améliorer le pilotage de nos finances, nous déploierons un ERP et allons prochainement mettre en place un cash pooling.

2 - Perspectives sectorielles

Le marché des objets connectés enregistre une croissance très soutenue. Le segment des réseaux à bas débit, sur lequel nous sommes positionnés, devrait progresser sur un an de 170 % ! Cette tendance devrait se poursuivre au cours des prochaines années grâce à l’adoption croissante d’objets connectés, en particulier dans les secteurs du commerce de détail, de la sécurité et du transport. En 2025, nous estimons ainsi que 27 milliards de connexions entre objets s’effectueront chaque année… contre moins de 2 milliards aujourd’hui.

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