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Interview - Catherine Berjal, présidente du conseil d’administration de CIMA

«Altice aurait agi contrairement aux intérêts de SFR et se serait rendu coupable d’un abus de biens sociaux.»

Publié le 23 juin 2017 à 16h57    Mis à jour le 23 juin 2017 à 18h25

Propos recueillis par Astrid Gruyelle

Votre fonds activiste Charity & Investment Merger Arbitrage (CIMA), qui est actionnaire minoritaire de SFR, vient de porter plainte devant le tribunal de grande instance de Paris contre Altice. Que lui reprochez-vous ?

Nous dénonçons la manière dont Altice gère sa filiale SFR. Le groupe de médias et de télécoms a en effet récemment pris trois décisions de gestion qui nous incitent à penser qu’il aurait agi contrairement aux intérêts de SFR et qu’il se serait ainsi rendu coupable d’un abus de biens sociaux. Tout d’abord, Altice a décidé que SFR devait prendre en charge l’intégralité d’une amende de 80 millions d’euros infligée l’an dernier par l’Autorité de la concurrence qui avait estimé que les sociétés s’étaient rapprochées sans attendre sa décision. Pourtant, l’Autorité précise bien que cette sanction pécuniaire aurait dû être honorée solidairement par Altice et SFR.

Ensuite, le groupe contrôlé par Patrick Drahi a annoncé que la marque SFR serait abandonnée courant 2018 au profit de la marque Altice. Mais, alors que cette dernière n’a aucune valeur, la marque SFR est valorisée 904 millions d’euros à son bilan. Son abandon engendrerait donc une perte nette pour SFR. En outre, Altice estimant que sa marque gagnera en notoriété sur le plan commercial d’ici trois ans, il exigera de SFR qu’il lui verse des redevances pour son utilisation. Or, la marque Altice semblant appartenir à Patrick Drahi personnellement, ces redevances devraient lui rapporter 700 millions d’euros sur cinq ans.

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