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Interview - Guillaume Daudin, professeur des universités en économie à l’université Paris-Dauphine et chercheur associé à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)

«Les modalités de mise en œuvre de l’euro ont été une erreur mais en sortir serait très dangeureux»

Publié le 14 avril 2017 à 17h41

Propos recueillis par Valérie Nau

Évoquée par plusieurs candidats à l’élection présidentielle, la sortie de l’euro inquiète beaucoup la communauté financière. Dans le passé, d’autres erreurs ont été commises en France en matière de politique économique, comme le souligne Guillaume Daudin, spécialiste d’histoire économique.

La politique économique est au cœur des débats électoraux actuels. Vous êtes spécialiste d’histoire économique. Quelles ont été les grandes erreurs commises dans ce domaine en France dans le passé ?

Avant la première guerre mondiale, il n’existe pas à proprement parler de politique économique, en dehors du financement de l’Etat. Il n’y avait donc pas d’erreurs commises. Ensuite, au XXe siècle, on peut distinguer en France deux grandes périodes d’erreurs de gestion macroéconomique. La première porte sur la réaction aux conséquences de la crise de 1929 en France. Notamment par le gouvernement de Pierre Laval de 1935. Alors que la crise bancaire de 1929 a entraîné une chute de l’activité et de l’investissement, les Etats, et notamment la France, n’ont pas relancé leur économie mais ont cherché à rétablir leurs finances en baissant les prix et les salaires, ce qui a amplifié la crise économique. Pour assurer la défense du franc et lutter contre la spéculation, Laval va ainsi prendre des mesures d’austérité, qui ne feront qu’empirer la situation. Il faudra attendre le Front Populaire et la sortie de l’étalon-or pour que l’économie française reparte.

L’autre grande période concerne la gestion des conséquences du choc pétrolier de 1973. Jusqu’en 1983, les gouvernements successifs mènent une politique de «stop and go», alternant politiques d’austérité et de relance jusqu’à perdre toute crédibilité, notamment en ce qui concerne leur volonté de lutter contre l’inflation. Le choc pétrolier en 1973 est un choc d’offre puisque la hausse des prix du pétrole est liée à celle des coûts de production. Au lieu de s’ajuster en baissant les salaires, la France, comme beaucoup d’autres pays,...

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