Malgré des statistiques d’octroi de crédit aux entreprises en hausse, la réalité est plus contrastée. Face au durcissement des contraintes réglementaires dans un contexte économique toujours difficile, les banques tendent à privilégier les qualités de crédit les plus sûres et les plus rémunératrices. Une situation qui risque de devenir problématique lorsque la demande de financement repartira.
Mesurer l’évolution de la distribution de crédit aux entreprises en France est un exercice beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît. La preuve, même la Banque de France peine à s’y retrouver ! La semaine dernière, cette dernière a en effet indiqué que les prêts accordés aux sociétés non financières avaient progressé, en décembre dernier, de 0,2 % sur un an. Or, un mois plus tôt, elle avait signalé que ceux-ci avaient reculé, sur la même période, de 0,2 % ! Certes, de telles révisions sont classiques. Maisle débat qui oppose régulièrement banques et entreprises depuis le début de la crise sur un éventuel durcissement du crédit ne risque pas d’être tranché par les statistiques officielles.
Toujours selon la Banque de France, les encours de crédits mobilisés alloués aux PME, ETI et grandes entreprises ont reculé, à la fin de 2013, de 0,9 % sur un an, à 663,4 milliards d’euros. En revanche, l’enveloppe totale de crédits tirés et non tirés octroyée à ces mêmes entités a, quant à elle, augmenté de 0,5 % sur un an, à 902,8 milliards !
En outre, la situation varie sensiblement en fonction des établissements. Si les encours moyens de crédit aux entreprises françaises ont progressé en 2013 notamment chez BPCE et la Banque Postale, ils ont en revanche reculé de 3 % sur un an chez BNP Paribas, à 66,8 milliards d’euros. Pour la Société Générale, la baisse, plus limitée, s’inscrit à - 1,5 %. Le Crédit Agricole, pour sa part, ne communique pas sur ce chiffre.
Même s’il est difficile de...