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Bilan des marchés

Un cru 2016 mi-figue, mi-raisin

Publié le 2 janvier 2017 à 9h49

Arnaud Lefebvre et Guillaume Clément

Comme c’est le cas depuis 2014, les financements corporate ont été largement influencés l’année dernière par la politique monétaire européenne. Toujours plus accommodante, celle-ci a permis aux émetteurs français de se financer à des taux historiquement bas, ce qui s’est traduit par une dynamique record sur le marché obligataire ainsi que sur le segment des obligations convertibles. Toutefois, l’environnement rendu plus volatil par le Brexit, la victoire de Donald Trump et l’échec du référendum constitutionnel italien, a affecté d’autres compartiments, en particulier celui des introductions en Bourse. De même sur le marché des crédits syndiqués, les montants empruntés se sont inscrits en retrait de près de 35 % sur un an, le recul en valeur des fusions-acquisitions pour la seconde année consécutive ayant largement participé à la baisse de la demande.

Syndication de crédit – Une activité limitée concernant les corporates français

«Nous nous sommes un peu ennuyé cette année…» Comme l’illustre le sentiment de ce banquier d’affaires, le marché français des crédits syndiqués s’est fortement contracté en 2016. Selon Dealogic, le montant global des transactions concernant les sociétés non financières s’est élevé à 71 milliards d’euros durant les onze premiers mois et demi de l’année… alors qu’il avait atteint 120 milliards d’euros en 2015 ! Le nombre d’opérations a également diminué de manière significative, puisqu’il est passé de 241 il y a deux ans à 182 à mi-décembre dernier.«Nous nous attendons à une baisse des volumes d’environ 35 % pour l’ensemble de l’année», indique Laurent Vignon, responsable crédits syndiqués pour la zone EMEA chez Société Générale CIB. S’ils regrettent cette tendance, les banquiers ne sont toutefois pas vraiment surpris. «D’abord, la plupart des grands groupes ont procédé à des opérations de refinancement bancaire en 2014 et en 2015, afin notamment de profiter de la baisse générale des taux d’intérêt, poursuit Laurent Vignon. Comme la plupart de ces lignes n’arriveront pas à échéance avant au moins 2020, ils ont ainsi déjà couvert leurs besoins généraux à moyen terme. Ensuite, le recul du marché des fusions-acquisitions a limité la demande des émetteurs pour les financements dédiés à ce type de transactions.» En effet, à l’exception du rachat de l’américain WhiteWave Foods par Danone (pour 11,26 milliards d’euros), aucun deal n’avait, à mi-décembre, nécessité la mise en place d’un crédit syndiqué supérieur à 4 milliards d’euros parmi les corporates français.

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