Malgré le ralentissement économique enregistré par la plupart des pays émergents, leurs devises se sont dans l’ensemble appréciées depuis le début de l’année face à l’euro. Une tendance qui conduit notamment de nombreux exportateurs à profiter des parités actuelles pour se couvrir à des niveaux intéressants.
Pour les trésoriers de groupes exposés aux marchés émergents, la donne vient à nouveau de changer ! Alors que la sortie du programme de rachats d’actifs (quantitative easing, QE) par la Banque centrale américaine avait provoqué, en 2013 puis en 2014, un effondrement de la plupart des devises de ces pays – en raison de sorties massives de capitaux –, le lancement d’un vaste plan de QE par la BCE, début mars, s’est jusqu’à présent traduit par des effets contraires sur ces monnaies. La plupart d’entre elles ont en effet vivement rebondi depuis le début de l’année (voir ci-contre). Une évolution directement liée à celle du dollar.«Sous l’effet à la fois d’une croissance plus marquée outre-Atlantique et des politiques monétaires accommodantes mises en place essentiellement en Europe, le dollar s’est renforcé au premier trimestre face à l’ensemble des principales devises mondiales, notamment émergentes, constate Eric Popelin, responsable de la vente de produits de change grands clients chez HSBC France. Mais comme l’euro s’est affaibli plus fortement que le dollar, il a mécaniquement reculé face à ces dernières.» Selon les scénarios de base des experts en changes de plusieurs grandes banques pour 2015, cette tendance pourrait, sous réserve de l’émergence de nouveaux chocs macroéconomiques ou de tensions géopolitiques, se poursuivre tout au long de l’année.
Une activité de couverture soutenue
Habituées à devoir gérer de tels retournements avec les devises émergentes, les directions financières n’ont pas tardé à réagir....