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Banques européennes

Une panique injustifiée

Publié le 19 février 2016 à 14h47    Mis à jour le 19 février 2016 à 17h56

Arnaud Lefebvre

Les banques européennes suscitent la défi ance de nombreux investisseurs, convaincus que la baisse des prix des matières premières, le ralentissement économique et les stocks de créances douteuses dans leur bilan menacent leur solvabilité. Pour les économistes et les analystes bancaires, la correction boursière qu’elles viennent de subir est toutefois disproportionnée au regard notamment du renforcement de leurs fonds propres.

Depuis le début de l’année, le secteur bancaire européen broie du noir. L’indice EuroStoxx Banks a en effet reculé de 20 %, tombant même à plusieurs reprises sous la barre symbolique des 100 points. Un niveau proche de ses plus bas historiques, touchés en 2012 lors de la crise de la zone euro (83 points) et en… 1992 ! Si Deutsche Bank (voir-ci-dessous), qui a enregistré une perte nette de 6,8 milliards d’euros au titre de son exercice 2015, fait partie des valeurs les plus sanctionnées – elle a perdu un tiers de sa valeur depuis le 1er janvier –, aucune banque n’est épargnée, y compris les établissements français. En dépit de bénéfices nets en forte hausse en 2015, la Société Générale a vu son cours chuter de 26 %, BNP Paribas de 21 %, Crédit Agricole SA de 13 % et Natixis de 10 %.

Sous l’effet de cette correction boursière, le ratio cours sur actif net («price to book») moyen des principaux établissements du continent a ainsi reculé à 0,62 fois, selon AlphaValue.

«Comparable à un ratio moyen de 0,92 fois en 2015, le seuil actuel, identique à celui de 2012, est historiquement très faible – il s’élevait par exemple à 1,46 fois en 2007, constate Pierre-Yves Gauthier, directeur de la stratégie du cabinet d’analyse. Aux yeux des investisseurs, cette situation signifie que la probabilité que le capital des banques soit utilisé à l’avenir pour absorber des pertes est élevée. Il s’agit d’une vision très négative du secteur bancaire.» Pour justifier de telles perspectives, de nombreux opérateurs de marché avancent trois facteurs principaux : la baisse des prix des matières premières, en particulier du pétrole, qui pourrait provoquer une vague de défauts, et donc des...

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