Depuis un an, la Banque de France a tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises au sujet du poids considérable de l’endettement des entreprises domestiques. Or les dernières statistiques publiées par l’institution monétaire n’ont pas de quoi rassurer. Les sociétés non financières françaises affichaient en effet à fin 2017 une dette représentant 71,8 % du PIB hexagonal, un ratio supérieur à celui des autres grands pays européens (voir tableau) ainsi qu’à la moyenne de la zone euro (62 %). Au-delà de ce constat, c’est surtout la dynamique qui est jugée préoccupante. Alors que les corporates étrangers ont eu tendance à réduire leur stock de dette au cours des années précédentes – le ratio moyen a reculé de 3,5 points en deux ans au sein de l’Union monétaire –, les groupes français ont quant à eux suivi le chemin inverse, leur taux d’endettement ayant progressé de 3,7 points entre 2015 et 2017.