Etude

Novethic dresse un bilan contrasté du reporting «article 173»

Publié le 26 octobre 2018 à 10h06    Mis à jour le 29 octobre 2018 à 16h14

optionfinance.fr

Des progrès, mais peut mieux faire. C’est en substance la conclusion que véhicule l’analyse menée par Novethic sur les rapports dus par les investisseurs institutionnels au titre de l’article 173 de la loi de transition énergétique. Votée en 2015, cette loi leur impose en effet un exercice de transparence sur leur prise en compte des dimensions ESG (environnementales, sociales et de gouvernance) et des questions climatiques dans leur gestion d’actifs. Pour ce deuxième exercice, 73 % des institutions concernées représentant 95 % des encours ont publié un reporting, et 17 acteurs totalisant 54 % des encours sont qualifiés d’«acteurs engagés», capables d’innover sur les méthodologies. Mais l’hétérogénéité de la qualité des rapports est aussi pointée du doigt : parmi les 10 nouveaux investisseurs qui publient un reporting pour la première fois, 6 s’en tiennent à une demi-page ; et 5 institutions qui avaient publié l’an dernier n’ont pas renouvelé l’exercice cette année. «La capacité d’entraînement des leaders en matière de reporting n’est pas une réalité et on constate que les moins bien positionnés tendent même à décrocher», nuance Anne-Catherine Husson-Traoré, directrice générale de Novethic.

Cette diversité des reportings rend difficile une consolidation des chiffres des différents acteurs. Novethic s’est donc attelée, via une étude quantitative auprès de 30 des plus gros investisseurs institutionnels, à chiffrer les montants d’actifs relevant de l’investissement responsable. Et le bilan est là aussi contrasté. En termes de méthodologies, la mesure de l’empreinte carbone tend à se généraliser et porte désormais sur 58 % des encours. Les analyses de la trajectoire des portefeuilles par rapport à l’objectif 2°C sont plus nombreuses et concernent 19 % des encours, 6 investisseurs allant jusqu’à publier une «température de portefeuille». Mais une très faible proportion des institutionnels parvient à chiffrer l’impact financier potentiel du risque climat. Ces stratégies climat ont en particulier conduit à des désinvestissements dans le charbon, appliqués sur 70 % des encours de portefeuilles d’entreprises cotées, et, à l’autre bout du spectre, à des investissements sur les actifs favorables à l’environnement. La «part verte» des portefeuilles (green bonds et financement d’énergies renouvelables en particulier) s’élève ainsi à 21,1 milliards d’euros, soit 1,07 % des actifs, contre 1,05 % l’an dernier. «Nous n’avons pas inclus les 36,5 milliards d’euros d’encours dans l’immobilier certifié, fortement relayés dans les rapports, car les niveaux d’exigences de ces certifications ne sont pas comparables et nous n’avions pas de garantie qu’il s’agisse bien d’actifs verts», souligne Dominique Blanc, directeur de la recherche de Novethic. L’absence de standardisation des exigences de l’article 173, saluée par les investisseurs qui gardent ainsi leur liberté de choix, semble donc atteindre ses limites en matière de comparabilité. Les régulateurs français – qui doivent rendre un bilan de l’article 173 dans les prochains mois – et les législateurs européens – qui cherchent à étendre l’initiative française à l’ensemble de l’Union européenne – offriront peut-être des pistes de réponse.

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