Classe d’actifs résiliente pendant la crise, l’immobilier résidentiel attire de plus en plus d’investisseurs institutionnels (lire Option Finance du 11 janvier). Mais l’offre de logements sur le marché, en particulier vendus par blocs, est sous tension. Dans ce contexte, la décision de CDC Habitat de céder, via sa filiale Ampère Gestion, 8 000 biens valorisés 2,5 milliards d’euros, devrait intéresser les institutionnels. « Le montant de cette opération en fait l’une des plus importantes de ces dernières années en France sur le marché résidentiel : par rapport à notre rythme de cession moyen, cela représente entre deux et trois années de vente », précise Vincent Mahé, directeur général de CDC Habitat et président d’Ampère Gestion, qui se dégage ainsi des marges de manœuvre pour de nouveaux investissements. « Outre le montant levé, c’est le montage du fonds qui est original, poursuit Vincent Mahé. Il ne s’agit pas, cette fois-ci, de collecter des fonds en vue de les déployer dans le futur, mais de proposer un portefeuille déjà existant. La moitié de ce patrimoine est déjà en location et l’autre moitié a été acquis sur plans depuis 2017, pour des livraisons qui s’échelonnent jusqu’en 2023. » 

Le portefeuille, réparti pour moitié en Ile-de-France et pour l’autre moitié dans les grandes villes de province, est majoritairement composé de logements du parc libre, mais aussi, pour 30 %, de logements dits « intermédiaires », une catégorie réglementée à mi-chemin entre le logement social et le logement classique. Le rendement est attendu à 3 % environ, hors plus-values liées à des cessions. Concrètement, l’OPCI créé par Ampère Gestion lèvera 1,5 milliard de fonds propres, le solde étant composé de dette. Il sera détenu minoritairement (15 %) par CDC Habitat, qui gardera la gestion locative des logements, de sorte à assurer un alignement d’intérêt avec les investisseurs tiers. Ces derniers ont jusqu’à fin juillet pour déposer une offre indicative.