International

La nouvelle stratégie d’Aviva remet en question le fonctionnement complexe de la gestion d’actifs du groupe

Publié le 28 août 2020 à 15h39

La nouvelle directrice générale de l’assureur britannique Aviva, Amanda Blanc, a créé l’émotion au sein de son groupe en annonçant, le 6 août, vouloir se recentrer sur «ses activités les plus fortes au Royaume-Uni, en Irlande et au Canada». Elle s’est dite prête à «retirer des capitaux là où ses objectifs stratégiques ne pourraient pas être atteints».

Ce mouvement stratégique ne surprend pas beaucoup les observateurs. «Aviva est un groupe irrémédiablement anglais, réagit un ancien collaborateur. L’ex-Norwich Union, rebaptisé par la suite Aviva, a conservé de ses origines un fort prisme britannique qui a finalement bridé son développement international.» Il est trop tôt pour savoir si sa filiale Aviva France, forte de 3 millions de clients et deuxième plus gros contributeur au résultat opérationnel du groupe, sera concernée, mais le sujet est clairement sur la table. L’association d’épargnants Afer, dont Aviva France est le partenaire historique, a d’ores et déjà annoncé qu’elle «est et restera une association libre et indépendante». Son contrat d’assurance-vie pèse lourd dans le bilan d’Aviva France : 55 milliards d’euros, y compris les unités de compte (UC), contre une dizaine de milliards pour l’activité propre de l’assureur, Aviva Vie. 

Elle pèse aussi lourd pour la société de gestion Aviva Investors France (AIF) : l’asset manager filiale d’Aviva France gère une quarantaine de milliards d’euros d’actifs du fonds euros de l’Afer, ainsi que la majorité de ses UC. «Un équilibre économique et de compétences a été trouvé depuis longtemps entre Aviva France, l’Afer et Aviva Investors France. Il conditionne le bon fonctionnement de cette dernière», souligne ce même observateur. Plus largement, l’activité d’AIF est très largement consacrée à la gestion des encours des entités du groupe Aviva : fin 2019, seuls 19,7 milliards d’euros sur les 114,8 milliards d’encours de la société de gestion française venaient d’investisseurs tiers. La société de gestion britannique Aviva Investors, dont AIF dépend aussi opérationnellement, considère cette dernière comme son centre d’expertise pour l’ensemble des actifs libellés en euros, y compris les actifs réels. Si Aviva France venait à être cédé, c’est l’ensemble de ces liens complexes qu’il faudrait détricoter.

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