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Les green bonds doivent aller au-delà du simple «effet de mode»

Publié le 12 juillet 2019 à 12h00

optionfinance.fr

Les émissions d’obligations vertes ont beau avoir été très dynamiques au premier trimestre, en hausse de 42 % sur un an à près de 48 milliards de dollars, certains investisseurs ont des doutes sur la pérennité du marché. C’est le cas du plus grand fonds de pension au monde, le GPIF (Government Pension Investment Fund) japonais. «Si l’on ne surmonte pas certains obstacles, les green bonds resteront un simple effet de mode», a déclaré Hiro Mizuno, directeur général du GPIF lors des rencontres internationales de Paris Europlace la semaine dernière. «Je ne cherche pas à décourager les investisseurs, mais bien à faire en sorte que ce marché résolve ses problèmes», a précisé celui qui vient justement de signer un partenariat avec la Banque européenne de l’investissement (BEI) autour des green bonds. Pour cet investisseur institutionnel – dont l’encours dépasse les 1 200 milliards d’euros –, les obligations vertes ne se généraliseront vraiment que si elles deviennent plus attractives pour les émetteurs. Le reporting qu’elles imposent sur les activités vertes financées est en effet lourd et coûteux, et le taux d’intérêt payé par les investisseurs devrait être plus bas qu’une obligation traditionnelle, de sorte à offrir une «prime verte». Une position qui tranche avec l’idée, largement partagée par le marché, que verte ou non, une obligation expose le créancier au bilan de l’émetteur et que, du point de vue de l’analyse crédit, le risque est le même et la rémunération aussi.

«L’un des avantages du green bond pour un émetteur, notamment issu d’un pays émergent, est qu’il lui donne accès à une base d’investisseurs plus large, et notamment aux investisseurs scandinaves», a fait de son côté valoir Jean-Jacques Barbéris, directeur de la clientèle institutionnelle chez Amundi lors de la même conférence. Ce dernier a toutefois reconnu que le marché des obligations vertes avait besoin d’innovation pour accélérer son développement. «Pour séduire les investisseurs, des instruments nouveaux, proposant des rendements plus élevés, doivent émerger», a précisé Jean-Jacques Barbéris. A cette fin, Amundi a annoncé un partenariat avec, là encore, la BEI : un fonds va être créé pour financer les émissions vertes à la fois sur les marchés de l’obligataire high yield, de la dette privée et des titrisations. Abondé à hauteur de 60 millions d’euros par la BEI, le fonds compte à terme lever 1 milliard d’euros.

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