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Les institutionnels assoient leur place dans le capital-investissement français

Publié le 11 octobre 2018 à 15h59

optionfinance.fr

Le capital-investissement continue de séduire les investisseurs institutionnels. Au premier semestre, les acteurs du private equity français ont levé 6,6 milliards d’euros dont près de 3 milliards auprès d’assureurs, de caisses de retraite et de fonds souverains, selon les chiffres publiés par France Invest. Au global, la collecte est en retrait par rapport au premier semestre 2017 où elle avait atteint 8,1 milliards d’euros, sous l’effet en particulier de la suppression de l’ISF PME qui avait permis de lever 383 millions d’euros sur la période l’an dernier. Ainsi, les souscriptions des particuliers et des family offices reculent de 33 % sur un an. En revanche, les levées ont été très dynamiques auprès des caisses de retraite (+ 53 %) et des fonds souverains (+ 75 %), portées par les souscriptions d’acteurs étrangers, notamment asiatiques (Japon, Corée) et sud-américains (Chili, Pérou, Colombie). La moitié de la collecte est ainsi venue de l’étranger, contre une moyenne de 38 % par le passé. Un «effet Macron», analyse France Invest, mais aussi le résultat de démarches commerciales entreprises par les sociétés de gestion françaises auprès de cette clientèle. «Cette collecte auprès des acteurs institutionnels étrangers souligne l’attractivité du capital-investissement français auprès des investisseurs institutionnels au sens large. Ces derniers sont intéressés par ses performances à long terme attirantes dans un contexte de taux bas», note Olivia Yedikardachian, responsable des portefeuilles non cotés de la Caisse des dépôts et présidente du Club des LPs («Limited Partners») de France Invest. Créé en 2015, ce club vise à faciliter les échanges entre le monde du private equity et celui des institutionnels. Ces derniers se révèlent en effet être des clients pas comme les autres pour les acteurs du capital-investissement. Les institutionnels ont en particulier des contraintes réglementaires qui doivent être prises en compte, par exemple en termes de reporting avec la transparisation des portefeuilles imposée par Solvabilité 2, ou encore la prise en compte de critères extra-financiers. Mais leurs demandes spécifiques émanent aussi de la sophistication de leurs stratégies d’investissement. «Les institutionnels ont besoin d’avoir une vue claire et précise de l’offre des sociétés de gestion pour trouver celle qui sera le mieux positionnée pour la construction de leur portefeuille. D’où l’importance des réunions entre gérants et investisseurs bien en amont de la levée de fonds elle-même», indique Olivia Yedikardachian. Les deux industries travaillent ainsi à une standardisation des informations et indicateurs à transmettre préalablement à l’investissement, tant sur les performances que sur des aspects de gouvernance. Ainsi, la question de l’alignement des intérêts entre l’équipe de gestion et les investisseurs LPs est essentielle pour les institutionnels. «Même si ces investissements relèvent de la gestion déléguée, ces derniers doivent être consultés dans certaines situations, comme un changement dans l’équipe de gestion par exemple», souligne Olivia Yedikardachian. Et dans un nombre croissant de cas, les institutionnels doublent leur investissement d’une participation en direct dans certaines entreprises du portefeuille. «Le co-investissement connaît un développement très fort, car il permet aux institutionnels de cibler certaines entreprises qui entrent davantage dans leur champ d’affinités. C’est aussi une manière de réduire les frais de gestion globaux sur cette classe d’actifs, le co-investissement se faisant généralement sans frais», relève Olivia Yedikardachian. Un argument de poids pour les institutionnels face à cette classe d’actifs dont les frais de gestion se révèlent plus élevés que ceux de l’univers coté.

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