Allocation d’actifs

Les institutionnels français encore prudents sur les actifs alternatifs

Publié le 22 juin 2018 à 10h17

optionfinance.fr

La diversification des placements des adhérents de l’Af2i est restée timide en 2017. C’est ce qui ressort de l’enquête annuelle menée par l’association dont les résultats préliminaires ont été présentés le 18 juin. «La transition des investisseurs institutionnels français vers les actifs alternatifs est en route, mais il reste du chemin», analyse Jean-François Boulier, président de l’association. L’immobilier en a plus particulièrement bénéficié, sa part dans les portefeuilles globaux atteignant 5,7 % en 2017, contre 4 % en 2014. Le capital-investissement et les infrastructures peinent en revanche à décoller, récoltant à peine 1 % des investissements chacun. Les prêts directs se voient allouer quant à eux 2,1 % des portefeuilles. La part de ces classes d’actifs alternatifs devrait se consolider en 2018 si l’on en croit les intentions des investisseurs : près de 80 % d’entre eux envisagent de se renforcer sur les prêts et 50 % sur le capital-investissement. Les actions, quant à elles, enregistrent une légère hausse, en particulier grâce aux effets de valorisation, et représentent 13,4 % des portefeuilles. Une part qui devrait rester stable, selon les intentions des investisseurs.

Le poids de l’obligataire dans les portefeuilles se maintient à un niveau élevé (72 %), malgré un léger infléchissement du fait des valorisations de marché. En 2017, les investisseurs ont commencé à ajuster leur allocation aux évolutions de l’environnement des taux. A ce titre, ils ont raccourci la maturité de leurs expositions obligataires : les tranches 5-10 ans et plus de 15 ans marquent le pas par rapport à 2016, au profit de maturités inférieures à 5 ans. Si l’Af2i note une hausse marquée des obligations convertibles, le souverain continue d’avoir la préférence des investisseurs, pour près de la moitié des poches obligataires. A noter qu’en 2017, ces dernières ont été davantage gérées en interne que par le passé. La gestion déléguée, encore choisie par 63 % des répondants, fait face à plusieurs tendances : le renforcement des sociétés de gestion filiales d’investisseurs institutionnels, au détriment des maisons indépendantes, ainsi qu’une inflexion dans la satisfaction exprimée par les organisations à l’égard de leurs gérants.

Cette année, l’Af2i a également interrogé ses adhérents sur leurs pratiques ISR. Le tableau global montre une profession soucieuse des sujets environnementaux, sociaux et de gouvernance : 56 % des répondants déclarent d’ores et déjà intégrer des critères ESG dans leur gestion. Un chiffre qui tombe toutefois à 33 % pour les investisseurs dont les encours ne dépassent pas 2 milliards d’euros. L’évaluation de son empreinte carbone, la définition d’indicateurs de suivi et le reporting extra-financier sont les principales mesures mises en place au sein des organisations pour prendre en charge les enjeux de développement durable. Ce dernier se résume par ailleurs à son aspect environnemental, et plus spécifiquement climat, la dimension sociale étant peu suivie par les investisseurs.

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