ENVIRONNEMENT

Les investisseurs doivent se préoccuper de la biodiversité

Publié le 10 mai 2019 à 14h38

optionfinance.fr

Le rapport alarmant rendu public le 4 mai par l’IPBES, la plateforme intergouvernementale pour la biodiversité représentant plus de 130 pays, a été entendu par les investisseurs : un huitième des espèces vivantes de la planète serait menacé d’extinction, principalement du fait de l’activité humaine, et la finance a un rôle à jouer pour endiguer cela. C’est ce qui ressort du rapport rédigé par AXA et l’ONG WWF France, « Into the wild : Intégrer la nature dans les stratégies d’investissement», et rendu public à l’occasion du G7 Environnement, qui s’est tenu la semaine dernière à Metz. La première préconisation de ce rapport est de créer une «task force» pour promouvoir la transparence des risques financiers liés à la nature, un équivalent de la TCFD déjà en place autour du climat. «La biodiversité et le changement climatique sont des sujets interdépendants, souligne Céline Soubranne, directrice de la RSE du groupe AXA. La perte de biodiversité est aggravée par le réchauffement de la planète et, réciproquement, ce dernier est accentué par la réduction de la capacité de l’absorption du carbone par les océans et les forêts.»

Au-delà de l’aspect environnemental, la biodiversité est aussi un sujet financier pour les investisseurs. Une étude a évalué que les services gratuits rendus par la nature (eau potable, pollinisation, air respirable…) représentaient l’équivalent de 125 000 milliards de dollars chaque année, soit 1,5 fois le PIB mondial. Endommager ce «capital naturel» commence même à avoir des conséquences boursières : le rapport d’AXA et de WWF France rappelle, sans le citer, l’effondrement de la valeur des actions du géant pharmaceutique Bayer depuis le rachat de Monsanto, dont les produits sont accusés d’être nocifs pour la nature et la santé humaine et qui multiplie les procès. «La task force dont nous préconisons la création doit aider les entreprises à prendre conscience du risque lié à la perte de biodiversité, indique Céline Soubranne. En tant qu’acteurs financiers, nous devons aller au-delà du simple désinvestissement des valeurs controversées et les engager à se transformer.»

L’accent mis sur la biodiversité peut en outre se traduire par des opportunités d’investissement. De même qu’il existe des fonds climat, des véhicules centrés sur la préservation de la biodiversité commencent à apparaître, en particulier dans l’univers non coté : Mirova ou encore Edmond de Rothschild AM gèrent d’ores et déjà des fonds en lien avec la réhabilitation de sols dégradés ou encore la gestion durable des forêts (lire Option Finance du 26 novembre 2018). Un chemin que suit AXA : à l’occasion du G7 Environnement, l’assureur a ainsi annoncé la création d’un fonds de 150 à 200 millions d’euros centré sur la protection de la biodiversité.

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