Risque crédit

Les PRI militent pour une prise en compte plus systématique des critères ESG

Publié le 28 juin 2018 à 18h59

optionfinance.fr

Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ont un impact sur la qualité de crédit d’un émetteur obligataire et il faut le mesurer. Cette conviction a conduit depuis 2015 le réseau mondial des PRI (principes pour l’investissement responsable) à faire travailler ensemble investisseurs, gérants d’actifs et agences de notation pour aligner leurs besoins. Les PRI viennent ainsi de publier leur deuxième rapport sur le sujet, «Shifting perceptions : ESG, credit risk and ratings – part 2 : exploring the disconnects», conclusion d’une série de tables-rondes réalisées à travers le monde. «Les facteurs ESG sont déjà en grande partie pris en compte par les agences de notation de crédit, mais leur démarche reste mal connue des investisseurs et n’influence pas encore suffisamment les notes finales des émetteurs, que ce soit à la baisse ou à la hausse d’ailleurs, explique Carmen Nuzzo, responsable du projet pour les PRI. L’objectif est de rendre cette analyse plus transparente et systématique.» Si les critères liés à la gouvernance sont déjà bien intégrés à la réflexion des agences et des investisseurs, en revanche ceux relatifs à l’environnement et au social ont des impacts plus difficiles à percevoir sur la dégradation future du bilan financier d’un émetteur obligataire. «Ils n’ont jusqu’ici pas conduit en eux-mêmes au défaut, mais pourraient induire une hausse du coût des litiges ou de l’assurance contre les risques environnementaux par exemple. Ils ont donc une valeur prédictive de la dégradation d’un bilan», explique Carmen Nuzzo. L’exemple de la notation du secteur automobile allemand, dans un contexte de «dieselgate», a été notamment étudié par le groupe de travail. Pour encore progresser, après avoir examiné les obligations comme catégorie générale, les experts des PRI veulent maintenant travailler sur les spécificités des sous-classes d’actifs et sur d’autres dimensions du risque. «Les spécificités des émissions souveraines ou des produits structurés devront être étudiées dans un second temps, de même que l’impact des facteurs ESG sur le risque de liquidité, de taux ou d’inflation. Nous ne sommes encore qu’au début de ces travaux», prévient Carmen Nuzzo. En attendant, des acteurs de marché continuent de rejoindre la démarche des PRI : ce sont 135 investisseurs et 15 agences de notation qui ont à ce jour signé la déclaration commune «ESG in Credit Ratings».

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