Pétrole

L’impact des risques géopolitiques débattu par les gérants

Publié le 8 novembre 2017 à 17h24

optionfinance.fr

A la surprise générale, Mohammed Ben Salman, prince héritier et fils du roi Salman, a lancé une campagne d’arrestations samedi 4 novembre concernant une cinquantaine de personnalités, dont onze princes et quatre ministres, qui seront déférées devant la justice pour «corruption». Pour les spécialistes, cette purge relève d’une reprise en main du pouvoir par le prince héritier. «Traditionnellement, dans la culture tribale propre à l’Arabie Saoudite, le pouvoir est partagé entre tous les frères du Roi qui occupent tous des postes clefs et qui sont régulièrement consultés, indique Benjamin Louvet, gérant spécialisé dans les matières premières chez OFI Asset Management. Les actions menées samedi démontrent d’une réelle volonté de concentrer le pouvoir». Un pouvoir nécessaire pour mener des réformes en profondeur. «Des réformes doivent être engagées dans le cadre du plan horizon 2030 qui visent à réduire la dépendance de la monarchie vis-à-vis du pétrole, poursuit Benjamin Louvet. Parmi les projets envisagés figurent la création d’une nouvelle ville, mais aussi et surtout le développement du secteur privé et des nouvelles technologies. Le pouvoir en place veut par ce biais créer des emplois pour une population dont plus des deux tiers ont moins de 30 ans». Des changements qui doivent rapidement porter leurs fruits. «S’il ne réussit pas, des soulèvements populaires sont possibles et pourrait à terme déstabiliser la région», relève Benjamin Louvet.

En attendant les gérants sont plutôt confiants et considèrent la «purge» entamée ne devrait pas avoir d’incidence sur les prix du pétrole qui se situent dans une tendance haussière depuis le début de l’année. «Les cours du pétrole bénéficient depuis le début de l’année d’une hausse de la demande, mais aussi d’un accord des pays de l’Opep pour contrôler la production, rappelle Benjamin Louvet. Cet accord qui doit prendre en fin au mois de mars prochain devrait être prolongé sur l’ensemble de l’année 2018 car l’Arabie Saoudite a besoin d’un prix suffisamment élevé pour garantir ses réformes». D’autres gérants vont encore plus loin dans leurs analyses et considèrent que le risque géopolitique n’a quasiment plus d’incidences sur les cours du pétrole. «Le Moyen-Orient subit une pression formidable depuis une décennie avec notamment les conflits en Irak, au Yémen et en Syrie sans pour autant que cela ne se traduise par une flambée des cours du pétrole», relève Samy Chaar, chef économiste chez Lombard Odier. Une situation qui serait liée à l’exploitation du pétrole de Schiste aux Etats-Unis, celle-ci ayant a radicalement changé les facteurs qui influencent les prix de l’or noir. «Aujourd’hui, les Etats-Unis pèsent presque aussi lourd que la Russie et l’Arabie Saoudite, ce qui a perturbé l’équilibre entre l’offre et la demande, poursuit Samy Chaar. Le risque géopolitique passe ainsi au second plan». En attendant que celui-ci ne revienne…

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