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L’impact investing, entre investissement de niche et lame de fond

Publié le 5 novembre 2018 à 11h15

optionfinance.fr

«Impact», le mot est sur toutes les bouches des professionnels de la gestion d’actifs et pas seulement en France. Après Londres en 2013, Amsterdam en 2016, Paris a accueilli la semaine dernière la conférence du réseau international de l’investissement à impact (GIIN). 1 200 participants venus de 80 pays pour évoquer les perspectives de cette niche d’investissement en pleine croissance. L’enquête annuelle que mène le réseau auprès de ses membres chiffre ainsi à 228,1 milliards de dollars (201 milliards d’euros) les encours gérés en «impact investing», contre 46 milliards de dollars en 2014. En 2017, ce sont 225 investisseurs qui ont réalisé 11 136 opérations pour un total de 35,5 milliards de dollars (31,3 milliards d’euros). Un chiffre attendu en croissance de 8,3 % en 2018.

L’essentiel de ces investissements est réalisé sur des marchés non cotés, en dette privée ou en capital-investissement, auprès d’entreprises majoritairement situées dans les pays émergents (56 % des  encours). Un profil de risque qui limite la croissance de cette classe d’actifs. «Nous travaillons depuis quelques années avec Axa IM sur ce sujet, en retenant une définition étroite de l'impact investing – des petits projets, souvent dans les pays en développement –, et nous avons à ce jour investi 350 millions d’euros dans deux fonds de fonds à impact» explique Erick Decker, directeur des investissements pour l’Europe du Sud et les marchés émergents du groupe AXA.

Le marché tend pourtant à étendre le concept au-delà de cette définition étroite et l’impact investing gagne l’univers des marchés cotés. Si les obligations vertes en sont depuis quelques années une illustration, les partisans de l’investissement à impact ne veulent pas s’arrêter là : pour le Britannique Ronald Cohen, précurseur des obligations à impact social, la prise en compte de l’impact est la prochaine révolution des métiers de l’investissement. «Outre la rentabilité et le risque, les décisions d’investissement seront prises demain au regard d’une troisième dimension : l’impact. Et pour cela, il  faudra être capable de mesurer cet impact, a-t-il exhorté lors du forum du GIIN. Dans les années qui viennent, il faudra que les entreprises puissent publier des comptes financiers pondérés par l’impact. Comme nous avons développé les normes comptables GAAP ou IFRS pour favoriser la comparabilité, il nous faudra définir des principes communs sur l’impact.» Un exercice qui pourra se nourrir de l’expérience des membres du GIIN.

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