Prêts participatifs Relance

Six sociétés de gestion sélectionnées cogéreront les plus gros PPR avec les banques

Publié le 7 mai 2021 à 15h27

Géraldine Dauvergne

La Fédération française de l’assurance (FFA) a mis en place six tandems composés d’un groupe bancaire et d’une société de gestion, chargés de cogérer les prêts participatifs Relance dont les montants s’élèveront au-delà de 10 millions d’euros.18 compagnies d’assurances, rejointes par la Caisse des dépôts et consignations, doivent abonder pour un montant de 14 milliards d’euros le fonds de Place « prêts participatifs Relance » (PPR), garanti par l’Etat à hauteur de 30 % des éventuelles pertes. A l’issue d’un premier closing, 11 milliards d’euros ont été levés. Un second closing aura lieu en juin. Les banques proposeront les PPR à leurs clients en quête de quasi-fonds propres. Elles conserveront 10 % de chaque prêt comme rétention du risque, les 90 % restants étant transférés au fonds de Place, abondé par les assureurs.


Pour les prêts dont les montants seront compris entre 10 et 100 millions d’euros, les assureurs ont souhaité, pour éviter tout risque de conflit d’intérêts, la participation d’un asset manager sans appartenance commune avec le groupe bancaire chargé de les distribuer.


Des prêts granulaires et non granulairesLes assureurs, qui portent le risque en tant qu’investisseurs, ont exigé que les demandes de prêts soient analysées et validées par des gérants, en plus des banques. Sur l’enveloppe de 14 milliards d’euros, le montage du dispositif distingue deux catégories de prêts : des prêts de petite taille, dits granulaires, dont les montants seront compris entre 0 et 10 millions d’euros, et des prêts non granulaires, de 10 à 100 millions d’euros. Le processus de cession de ces prêts du bilan des banques vers le fonds diffère selon que le prêt fait moins ou plus de 10 millions d’euros. Pour les prêts granulaires, une société de gestion interviendra aux côtés de chaque banque, mais il s’agira systématiquement de la filiale d’asset management du groupe : Amundi interviendra ainsi auprès de Crédit Agricole, BNPP AM auprès de BNP Paribas. Seule exception, Société Générale, engagée dans la vente de sa filiale Lyxor, collaborera avec La Banque Postale AM sur les plus petits prêts. Dans le cadre de ces prêts granulaires, le rôle de l’asset manager est très réduit. Il n’a pas de droit de veto sur les créances, dès lors qu’elles sont éligibles à la garantie.

Valider les prêts au nom des assureursPour les prêts non granulaires, dont les montants seront compris entre 10 et 100 millions d’euros, les assureurs ont souhaité, pour éviter tout risque de conflit d’intérêts, la participation d’un asset manager sans appartenance commune avec le groupe bancaire chargé de les distribuer. « La société de gestion sera alors amenée à vérifier, aux côtés de l’acteur bancaire, l’éligibilité du prêt et à en valider, ou non, la cession au fonds financé par les assureurs et investisseurs, précise Emmanuel Weyd, directeur des investissements crédit chez Eiffel Investment Group. Puis, tout au long de la durée de vie du prêt, elle sera chargée de prendre avec la banque les décisions nécessaires sur les amendements, renégociations et modifications substantielles du prêt. »La sélection des asset managers a été faite par la FFA, qui a lancé un appel d’offres. A l’issue de deux tours, dont un oral, les assureurs ont composé les tandems. BNP Paribas travaillera avec Amundi, BPCE avec Tikehau Capital, Crédit Agricole avec Eiffel Investment Group, Crédit Mutuel avec BNP Paribas AM, La Banque Postale avec Aviva Investors France et Société Générale avec Capza. « En faisant notre métier de gérant, nous aidons nos clients assureurs à contribuer fortement à l’effortde relace au travers du dispositif PPR », résume Emmanuel Weyd.

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