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David Benamou, associé d’Axiom Alternative Investments, responsable des investissements

«L’exposition des banques au secteur pétrolier est sans commune mesure avec celle qu’elles affichaient sur les subprimes»

Publié le 29 janvier 2016 à 10h17    Mis à jour le 4 février 2016 à 10h44

Propos recueillis par Valérie Nau

Option Finance a interrogé David Benamou, associé d’Axiom Alternative Investments, responsable des investissements. Il nous explique notamment quels risques la chute des prix du pétrole fait peser sur les marchés.

Quels risques la chute des prix du pétrole fait-elle peser sur les marchés ?

L’impact principal concerne le prix des actifs financiers. Ce dernier baisse lui aussi en raison des cessions opérées par certains gros détenteurs d’actions, en particulier les fonds souverains des pays pétroliers. Le fonds de l’Arabie saoudite a ainsi vendu depuis mi-2015 l’équivalent de 100 milliards de dollars, dont 2 milliards d’actions européennes, pour financer les 98 milliards de déficit public. Il est très difficile d’anticiper le montant des cessions futures de la part de ces fonds car on dispose de peu d’informations les concernant. On sait qu’en deçà de 50 dollars le baril, ils ont tendance à décollecter. Ils vont donc continuer à peser sur les marchés, chaque mouvement de reprise risquant d’être freiné par ces cessions.

Votre société de gestion est spécialisée dans les institutions financières. Faut-il s’inquiéter pour la situation des banques, comme semble l’indiquer la baisse des indices bancaires depuis le début de l’année ?

Il faut distinguer les flux de ventes conjoncturelles et les anticipations sur un secteur, qui se manifestent par le biais des couvertures. Actuellement, les indices sur les dérivés bancaires souffrent moins que ceux sur le cash. L’indice iTraxx Subordinated Financials, par exemple, qui traduit bien ces anticipations, s’était envolé en 2008 et en 2011. Là, il s’est écarté mais dans une proportion qui n’a rien à voir avec la chute des actions. Entre décembre dernier et aujourd’hui, il est passé de 250 à 290, alors que, en 2011, il avait grimpé de 280… à 600 !

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