Parole d'expert

«Gestion obligataire : que faire face à la remontée des taux ?»

Publié le 10 mars 2017 à 12h43    Mis à jour le 10 mars 2017 à 16h24

Communiqué

Le point de vue d’Olivier Laplénie, responsable des investissements obligataires quantitatifs de THEAM.

Confrontés à la baisse des taux longs depuis de nombreuses années, les investisseurs institutionnels ont exploité plusieurs leviers de performance : allongement de la duration des portefeuilles obligataires, exposition à des classes d’actifs plus risquées avec le haut rendement, ou recherche de placements moins liquides tels que les infrastructures.

Ces approches ont donné des résultats satisfaisants, mais avec la remontée des taux et la baisse des spreads de crédit, elles semblent atteindre leurs limites. Les investisseurs institutionnels doivent aujourd’hui adopter une nouvelle approche pour diversifier leurs portefeuilles et générer du rendement. Une situation qui n’est pas inédite mais qui constitue un nouveau défi à relever.

Le mouvement de hausse des taux est-il durable ?

La hausse des taux d’intérêt est liée à la remontée des anticipations d’inflation.

Pour l’instant, cette hausse des anticipations d’inflation est raisonnable. Nous ne pensons pas qu’il y aura de dérapage à court terme. Les effets de base liés aux prix des matières premières devraient s’estomper, mais la dynamique économique favorable dans la plupart des pays développés semble bien enclenchée et contribuera à la remontée des taux d’intérêt.

Logiquement, aux Etats-Unis, la Fed va continuer à normaliser sa politique monétaire. En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) devrait maintenir une posture accommodante jusqu’à la fin de l’année, mais la réduction du montant des achats de titres sera effective en avril. Une sortie du «QE» (quantitative easing) n’est pas à l’ordre du jour, mais l’hypothèse semble bien discutée au sein de l’institution monétaire. Le mouvement de hausse des taux sur fond de reprise économique graduelle est donc notre scénario central.

Rendements obligataires : quelle solution envisager sans augmenter la prise de risque?

Pour un investisseur institutionnel, la remontée des taux rend plus compliquée la recherche de rendement sans augmenter le risque de son portefeuille obligataire. Pour répondre à cette contrainte, adopter une approche relative en prenant des positions acheteuses (long) et vendeuses (short) sur les obligations gouvernementales dans une logique «market neutral» fait sens.

Ce type de stratégie vise à tirer parti non pas du niveau des taux d’intérêt, mais des différentiels de taux entre Etats. En effet, si le niveau absolu des taux d’intérêt est bas dans la plupart des pays développés, les différentiels de taux entre pays sont dans certains cas à des plus hauts. Le cas le plus flagrant aujourd’hui est l’écart de taux entre les Etats-Unis et l’Allemagne.

L’approche de type smart beta repose sur trois facteurs identifiés par la recherche académique. Le premier analyse le différentiel de pente entre les courbes de taux de différents de pays. Le deuxième exploite la dynamique de la pente : est-elle en train de se pentifier ou de s’aplatir ?

Il permet à la stratégie d’être plus réactive dans l’ajustement des positions du fonds. Le troisième prend en compte deux indicateurs macroéconomiques : la dynamique de l’emploi et la croissance de la masse monétaire.

Cette approche relative a montré son intérêt dans les phases récentes de volatilité. Ainsi, après l’élection de Donald Trump début novembre, le positionnement long sur la dette allemande et court sur la dette américaine a permis de bénéficier du moindre écartement des taux sur le Bund et de générer une performance positive.

Autre point important, elle affiche une corrélation faible avec les autres classes d’actifs, en particulier les grands indices obligataires, et permet aux investisseurs institutionnels d’accroître leur espérance de rendement sans s’exposer à un facteur de risque spécifique – qu’il s’agisse du risque de duration, de crédit ou de liquidité. C’est donc une véritable source de diversification des portefeuilles obligataires existants.

Les investissements sont soumis aux fluctuations du marché. La valeur des investissements et les revenus qu’ils génèrent peuvent enregistrer des hausses comme des baisses et il se peut que les investisseurs ne récupèrent pas l’intégralité de leur placement. Les stratégies précitées présentent un risque de perte en capital. Pour une définition et une description plus complète des risques, merci de vous reporter au prospectus et DICI des fonds. Avant de souscrire, vous devez lire la version la plus récente du prospectus et DICI disponibles gratuitement sur notre site www.theam.bnpparibas.fr.

THEAM est une société de gestion filiale de BNP Paribas Investment Partners, spécialisée en Gestion Protégée, Gestion Indicielle et Gestion Modélisée qui offre des solutions d’investissement reposant sur un large univers de sous-jacents. Son offre de gestion est adaptée aux besoins des réseaux de distribution et des investisseurs institutionnels. THEAM emploie plus de 100 collaborateurs et affiche plus de 38 milliards d’euros d’encours sous gestion au 31 décembre 2016 (source THEAM au 31/12/2016).

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