Face à la chute des marchés ces dernières semaines, les investisseurs institutionnels ont cherché à garder la tête froide et à ne pas toucher à leurs portefeuilles. Mais du fait des tensions sur leur bilan, certains, notamment parmi les assureurs, ont été contraints de vendre des actions et d’allonger leur duration. Quant à ceux qui avaient allégé leur exposition en fin d’année dernière, ils disposent de marges de manœuvre pour revenir sur les marchés, dont les valorisations sont très attractives.
Même lorsqu’on investit à long terme, comme le font les assureurs, caisses de retraite et autres institutions de prévoyance, une chute des marchés comme celle qu’a connue le système financier ces dernières semaines donne des sueurs froides. Certes, entre le 23 et le 26 mars, le CAC 40 a repris quelques couleurs, gagnant 12,2 %. Mais, sur un mois, il accuse encore une baisse de 20 %, contre 23 % pour le DAX et 17 % pour le Dow Jones. Outre les actions, les autres classes d’actifs risquées ont également enregistré de fortes chutes : les obligations corporate de l’indice Bloomberg Barclays ont par exemple perdu 8 % sur le segment investment grade et 16 % sur le high yield depuis un mois. Des corrections qui ont de quoi faire fondre les réserves de performance accumulées par les investisseurs institutionnels ces derniers mois, voire ces dernières années. «Nous disposions avant la crise d’un matelas de plus-values latentes de 1,5 milliard d’euros, sur un encours total de 9 milliards : il est aujourd’hui descendu à un peu plus d’un milliard d’euros, ce qui reste toutefois un niveau confortable», témoigne Alain Pestre, directeur financier de la caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP).
L’attentisme comme norme
Les institutionnels, dont l’horizon d’investissement est lointain, ont ainsi tout intérêt à ne pas vendre leurs actifs, afin de ne pas matérialiser la baisse de leurs plus-values latentes. «L’activité des investisseurs institutionnels s’inscrit dans un temps long et ils doivent donc éviter...