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Interview - Alexandre Gautier, secrétaire général adjoint et Benjamin Bonnin, expert en investissement responsable à la Banque de France

« La Banque de France analyse l’impact de sa stratégie d’investissement sur la biodiversité »

Publié le 9 avril 2021 à 10h49    Mis à jour le 9 avril 2021 à 11h55

Propos recueillis par Géraldine Dauvergne

Engagée dans une démarche de verdissement de ses investissements depuis deux ans, la Banque de France veut maintenant montrer l’exemple aux autres banques centrales. Son rapport de l’investissement responsable 2020 détaille en français et en anglais ses résultats, ses objectifs et ses méthodes. Alexandre Gautier, secrétaire général adjoint de la Banque de France, et Benjamin Bonnin, expert en investissement responsable à la Banque de France précisent la stratégie d’investissement durable déployée par l’institution.

Quels sont les portefeuilles de la Banque de France concernés par l’approche ISR ?

Alexandre Gautier : Depuis 2018, nous mettons en œuvre une démarche ISR sur nos investissements propres, c’est-à-dire sur les portefeuilles d’actifs dont nous avons la pleine et entière responsabilité, adossés à nos fonds propres, et ceux de la caisse de retraite des agents titulaires. Les deux représentaient, fin novembre 2020, 23 milliards d’euros, dont 15 milliards pour la caisse de retraite et 8 milliards pour les fonds propres.


Quelle est la stratégie d’investissement de la Banque de France aujourd’hui ?

A.G. : Elle repose sur trois axes : verdir ce qui entre dans le portefeuille, en exclure ce qui n’est pas assez vert et se comporter en actionnaire actif. Par exemple, pour notre politique d’inclusion, nous avons choisi d’investir 1,5 milliard d’euros en obligations vertes. Nous achetons aussi des fonds de transition énergétique et écologique (TEE), pour des projets dans l’éolien, le solaire ou la biomasse. De plus, la Banque de France a décidé d’aligner les actions de ses portefeuilles sur les objectifs fixés par l’Accord de Paris de 2015, fixant la trajectoire de réchauffement climatique à moins de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Nous avons totalement achevé cette manœuvre sur les fonds propres, et ce devrait être fait cette année pour le portefeuille dédié aux engagements retraite, ou au plus tard en 2022.

Notre politique d’exclusion, quant à elle, repose sur des filtres. Des data providers nous fournissent des informations sur les émetteurs, concernant l’environnement, la gouvernance ou le droit du travail. Une cotation est établie...

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