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Interview - Helena Viñes Fiestas, responsable Stewardship & Policy au sein de BNPP AM, et membre du groupe technique d’experts (TEG) de la Commission européenne

«La taxinomie appose un tampon officiel sur une liste d’activités vertes»

Publié le 28 juin 2019 à 11h43    Mis à jour le 28 juin 2019 à 17h08

Propos recueillis par Séverine Leboucher

Un an après le début de ses travaux, le groupe d’experts chargé par la Commission européenne d’élaborer une classification des activités économiques «vertes» a rendu sa copie. Helena Vines Fiestas a participé à la genèse de cette «taxinomie», pierre angulaire du plan d’action européen en faveur de la finance durable.

Le groupe technique d’experts (TEG) mandaté par la Commission européenne pour travailler sur la «taxinomie», et dont vous faites partie, a rendu le 18 juin son rapport. A quoi doit-elle servir ?

L’objectif est de fournir un dictionnaire des activités économiques durables, c’est-à-dire contribuant à l’atteinte des six objectifs environnementaux fixés par l’Union européenne (UE). Le projet de taxinomie que le TEG a soumis le 18 juin, qui est une première étape, se concentre sur deux de ces objectifs : l’atténuation du changement climatique et l’adaptation de nos économies à ce même changement climatique. Cette taxinomie s’adresse en particulier aux investisseurs, privés mais aussi publics, pour les aider à financer la transition vers une économie neutre en matière d’émissions de carbone d’ici 2050, engagement pris par l’UE. Par exemple, elle pourra être utilisée par les gestionnaires d’actifs pour construire des véhicules d’investissement dédiés à cette transition, ou encore pour évaluer dans quelle mesure leurs portefeuilles d’actifs sont «verts». Aujourd’hui, les asset managers utilisent leur propre référentiel. Mais ils n’ont pas nécessairement l’expertise technique sur l’ensemble des sujets et ils peuvent, en outre, être accusés de «greenwashing». La taxinomie appose un tampon officiel sur une liste d’activités vertes. Elle pourra aussi être utilisée comme base pour un futur «écolabel» européen pour les produits d’investissement. Elle devrait enfin permettre une amélioration de la transparence des entreprises, qui pourront s’appuyer sur elle pour standardiser l’information qu’elles donnent aux investisseurs.

 

Concrètement, quel est le contenu de cette liste ?

Nous avons proposé une liste de 67 activités économiques,...

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