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Anne-Laure Frischlander, BNY Mellon Investment Management.

S’engager pour avoir un impact

Publié le 6 novembre 2020 à 10h30    Mis à jour le 6 novembre 2020 à 11h43

Parole d'expert

Signataire des PRI dès 2006, et noté A+ en 2020, Insight Investment intègre depuis plus de dix ans les critères ESG dans ses processus de décision avec, au 30 juin 2020, plus de 12,4 milliards d’euros de stratégies ESG. Pour aider les investisseurs obligataires à atteindre des objectifs de durabilité tout en recherchant un rendement financier, cette société d’investissement de BNY Mellon Investment Management propose une stratégie crédit investie sur des obligations d’impact en euros qui totalisait fin août près d’un milliard d’euros sous gestion. Explications d’Anne-Laure Frischlander, directrice générale France, Belgique & Luxembourg de BNY Mellon Investment Management.

Quelle est aujourd’hui l’offre d’obligations à impact ?

Soutenu par la demande croissante d’investisseurs qui souhaitent que leurs actifs aient un impact positif sur la société, le segment des obligations sociales et durables connaît depuis plusieurs années une progression régulière. En 2020, la barre des 1 000 milliards de dollars a été franchie, avec même au premier trimestre des émissions primaires presque égales au montant total émis en 2019. Alors que le marché des obligations vertes a gagné en maturité et en liquidité, les obligations sociales, elles, sont des instruments relativement nouveaux. Les obligations d’impact ne sont plus une classe d’actifs en phase d’amorçage, mais bien un segment à part entière pour les portefeuilles obligataires, dont la qualité reste toutefois hétérogène.

C’est-à-dire ?

Certaines obligations adhèrent aux meilleures pratiques avec des paramètres et une surveillance très clairs, d’autres suivent une approche floue ou ne sont pas en mesure de prouver l’impact «vert» ou «social» de leur démarche. Si cela n’a pas forcément de répercussions sur le risque de crédit ou la performance financière, cela peut peser sur la demande des investisseurs, de plus en plus exigeants sur la manière dont leurs actifs sont investis. Sur les 200 obligations à impact notées depuis 2017 via notre outil propriétaire, seulement 31 % ont rempli toutes nos exigences. 19 % n’ont pas du tout satisfait aux critères et 50 % affichaient des faiblesses. Les nouvelles normes européennes sur les obligations vertes et la taxonomie de l’Union européenne devraient introduire une plus grande normalisation et apporter une information de meilleure qualité. Mais l’analyse détaillée reste donc primordiale.

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