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Dominique Gaillard, président de France Invest

« Avec les obligations Relance, nous avons conçu un mécanisme qui préserve le capital des entreprises familiales »

Publié le 19 mars 2021 à 15h19

Propos recueillis par Géraldine Dauvergne

Les prêts participatifs et les obligations Relance composent le nouveau dispositif de Bercy destiné à doter les entreprises de quasi-fonds propres. L’association France Invest, qui réunit 365 sociétés de gestion dans le capital-investissement et 180 sociétés de conseil, a pris part activement à son montage.

Comment le mécanisme des obligations Relance a-t-il été conçu ?

Cela fait presque douze mois que France Invest y travaille. Nous avions suggéré ce mécanisme à Bercy dès le mois de mai 2020. Nous estimions qu’après les prêts garantis par l’Etat (PGE), les entreprises qui avaient des projets d’investissements allaient avoir besoin de renforcer leur haut de bilan. Nous avons conçu ce mécanisme non dilutif, afin de préserver le capital des entreprises familiales. Il était préférable de recourir à des obligations, et non à des actions.


Quel est le montant prévu pour les obligations Relance ?

Bruno Le Maire a demandé aux assureurs de financer le double mécanisme des prêts participatifs et obligations Relance, et espère mobiliser 20 milliards d’euros. Nous souhaiterions que sur ces 20 milliards, 6 soient fléchés vers les obligations Relance distribuées par les sociétés de gestion, et donc 14 vers les prêts participatifs distribués par les banques. En effet, nous avons estimé qu’il fallait à peu près 6 milliards d’euros à répartir par tickets de 2 à 3 millions d’euros pour une PME, et de 7 à 10 millions pour une ETI, pour investir dans 2 500 entreprises. 


Comment la distribution des obligations Relance va-t-elle se déployer ?

Nous avons pris l’engagement moral d’essayer de distribuer ces obligations Relance à 2 000 ou 2 500 PME et ETI en vingt-quatre mois. Alors qu’il y a chez France Invest environ 360 membres qui, en 2019, collectivement, ont pris des participations dans 2 300 sociétés, ce seront bien évidemment des acteurs moins nombreux, préalablement sélectionnés, qui seront mobilisés pour distribuer les obligations Relance. La volonté du ministre est que le dispositif soit opérationnel prochainement, mais il est complexe à mettre en place. Je pense qu’il sera prêt plutôt au début du mois de mai.

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