Premium

Interview - Thorsten Heymann, directeur mondial de la stratégie, Allianz GI

«Il faut s’attendre à un mouvement de consolidation dans la gestion d’actifs»

Publié le 22 février 2019 à 10h14    Mis à jour le 22 février 2019 à 17h09

Séverine Leboucher

Les contre-performances des marchés financiers en 2018 mettent la pression sur les gérants d’actifs qui doivent diversifier leur offre et trouver de nouveaux relais de croissance, en particulier grâce au digital. Un environnement propice aux acquisitions, selon le directeur mondial de la stratégie d’AllianzGI qui compte bien saisir les opportunités qui se présenteront.

En 2018, presque toutes les classes d’actifs ont fini dans le rouge. Cette situation vous conduit-elle à modifier votre stratégie, en particulier vis-à-vis de votre clientèle institutionnelle ?

2018 marque un tournant : jusqu’à l’an dernier, les investisseurs institutionnels pouvaient compenser les faibles rendements obligataires en se positionnant sur les actifs risqués, les marchés actions performant bien. Mais nous sommes entrés dans la dernière phase du cycle économique actuel, qui sera marquée par une correction des marchés sur une ou deux années. Il est possible que les actifs risqués connaissent un rebond en 2019, mais cela s’accompagnera de davantage de volatilité. Les investisseurs institutionnels, dont la majeure partie gère des pensions de retraite sur le long terme, vont donc être à la recherche de placements générateurs non seulement de rendement, pour compenser les taux bas, mais aussi de stabilité dans la performance. Ils vont donc continuer de se renforcer sur les marchés non cotés. Les asset managers qui ne s’adapteront pas à cette nouvelle donne seront menacés. C’est pourquoi nous avons mis en place, ces dernières années, une offre en matière d’investissements alternatifs (financement d’infrastructures en dette ou en capital, dette privée d’entreprises, etc.).

Dans ce contexte, la pression sur les frais de gestion va-t-elle continuer ?

En l’absence d’un rendement sans risque à un niveau décent, les frais de gestion vont continuer à être comprimés, pour les classes d’actifs traditionnelles. En revanche, les stratégies alternatives, par exemple celles visant une neutralité par rapport au marché ou celles reposant sur des actifs illiquides, pourront conserver des tarifications plus élevées. Dans ce contexte difficile, il faut...

Dans la même rubrique

Abonnés Empreinte carbone : un indicateur à manier avec précaution

Centrales dans les analyses extra-financières des investisseurs, les émissions de gaz à effet de...

Abonnés Les institutions financières face à une sophistication sans fin de leur empreinte carbone

Les corporates ne sont pas les seuls à peiner pour se mettre en conformité avec la directive CSRD :...

Abonnés Amundi accélère son développement aux Etats-Unis

Le gestionnaire envisage de fusionner Amundi US avec Victory Capital en échange d’une prise de...

Voir plus

Chargement en cours...