Assimiler la stratégie actions à hauts dividendes au style value, valeurs cycliques et activités matures semble bien excessif. Ainsi, au premier trimestre 2019, la hausse des dividendes payés en France s’explique en partie par la contribution de valeurs de croissance comme Kering. Le groupe de luxe a réalisé des bénéfices records, ce qui lui a permis d’augmenter son dividende de deux tiers.
La quête de revenus pousse à nouveau les investisseurs hors de leur zone de confort, la source étant tarie du côté des placements obligataires. Le rendement des emprunts d’Etat français est négatif pour les maturités de moins de neuf ans, et faiblement positif au-delà. Le dix ans ne rapporte que 0,21 %, ce qui de toute façon est bien inférieur à l’inflation, qui se stabilise actuellement à 1,3 %. Et ce n’est guère mieux du côté des emprunts d’entreprises. Ainsi, Vivendi vient d’émettre des obligations à 9,5 ans de maturité, dont le rendement s’élève à 1,246 %. Autrement dit, après inflation, le groupe de communication se finance gratuitement, ce qui n’est pas à l’avantage du prêteur. Un tel équilibre n’est pas appelé à durer sans que l’on sache à quel horizon les principes théoriques rejoindront le monde réel. En attendant, «les investisseurs aspirent à bénéficier de plus de revenus de leurs investissements. Ainsi, 86 % des Français considèrent le revenu comme un aspect essentiel d’un investissement, et 43 % déclarent que l’obtention de revenus est devenue plus importante ces trois dernières années», souligne l’«European Income Investing Study 2019» d’Invesco publiée en mai dernier. En outre, cette étude précise que «35 % des répondants français envisagent d’investir dans des stratégies axées sur le revenu car elles offrent, selon eux, une bonne performance globale».
Redécouverte du dividende
Tout rendement obligataire ayant disparu, les actions semblent bien placées pour répondre aux souhaits des...