Premium

Julien de Saussure, co-gérant du fonds Edmond de Rothschild SICAV Financial Bond

«Les obligations subordonnées financières offrent un profil rendement-risque intéressant»

Publié le 20 mars 2020 à 17h52

Parole d'expert

Dans l’environnement de taux actuel, les obligations financières, et en particulier le segment de la dette subordonnée, sont un outil de diversification et de dynamisation à ne pas négliger pour investir sur les marchés obligataires. Julien de Saussure, co-gérant du fonds Edmond de Rothschild SICAV Financial Bonds, revient sur les intérêts de cette classe d’actifs.

Compte tenu de l’environnement de taux actuel, vers quels segments du marché obligataire les investisseurs peuvent-ils se tourner ?

Le contexte général, marqué par une croissance molle et par un soutien très actif des banques centrales – à travers des politiques monétaires accommodantes et des interventions directes sur les marchés –, est très favorable pour le crédit en général. Les taux évoluant en territoire négatif, la dynamique de recherche de rendement est exacerbée. Dans cette optique, plusieurs marchés offrent un supplément de rémunération : la dette émergente, les obligations à haut rendement, les corporates hybrides et les subordonnées financières.

Quels intérêts les obligations subordonnées financières présentent-elles ?

De manière générale, la subordination permet d’extraire de la valeur par la complexité de l’instrument plutôt que par le niveau de risque de l’émetteur. C’est donc un moyen d’augmenter la composante spread d’une allocation, tout en bénéficiant d’une exposition sur de grandes sociétés diversifiées et souvent bien notées. Le profil rendement-risque est donc intéressant pour les investisseurs.

En ce qui concerne plus spécifiquement les subordonnées financières, la crise de 2008 a initié une vague de réécriture du cadre réglementaire pour les banques et les assurances, notamment en Europe. Il s’agit là d’un mouvement pérenne, qui vise à renforcer les capitaux propres des établissements financiers. Cela renforce donc la qualité des émetteurs et fait émerger de nouveaux instruments de financement.

L’univers d’investissement est donc prévisible, évolutif et profond.

La classe d’actifs bénéficie donc de la solidité retrouvée du secteur financier…

Globalement, les fondamentaux des établissements financiers se sont nettement améliorés et sont aujourd’hui sains. Les structures de capital ont été renforcées et les bilans ont été nettoyés, le stock de créances douteuses ayant considérablement baissé.

Dans la même rubrique

Abonnés Empreinte carbone : un indicateur à manier avec précaution

Centrales dans les analyses extra-financières des investisseurs, les émissions de gaz à effet de...

Abonnés Les institutions financières face à une sophistication sans fin de leur empreinte carbone

Les corporates ne sont pas les seuls à peiner pour se mettre en conformité avec la directive CSRD :...

Abonnés Amundi accélère son développement aux Etats-Unis

Le gestionnaire envisage de fusionner Amundi US avec Victory Capital en échange d’une prise de...

Voir plus

Chargement en cours...