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Multigestion

Les process de sélection des multigérants se durcissent

Publié le 26 juin 2015 à 18h00    Mis à jour le 2 juillet 2015 à 11h13

Sandra Sebag

Depuis la crise, les multigérants ont renforcé leurs procédures de sélection : les critères de risque prennent le pas sur la performance, une transparence totale est exigée… Des procédures qui éliminent un grand nombre de sociétés de gestion. Mais, pour ne pas se couper totalement des jeunes sociétés de gestion innovantes, certains gérants ont imaginé des palliatifs.

Longtemps réservée à la gestion privée et à la clientèle des particuliers, la multigestion se déploie maintenant davantage dans le portefeuille des institutionnels à la faveur de l’engouement actuel pour les fonds flexibles. Une grande partie de ces fonds, qu’ils soient multi-classes d’actifs ou investis dans une seule classe d’actifs comme par exemple les fonds obligataires flexibles, utilisent en effet dans leur process de gestion la multigestion car celle-ci leur permet d’accéder à une plus grande diversification des sous-jacents. «Nous sélectionnons des fonds dans une trentaine de classes d’actifs, indique Stéphane Pouchoulin, directeur général de FundQuest Advisor. Par exemple, pour les fonds actions américaines, nous découpons l’univers selon les styles de gestion (valeurs, croissance), la taille de capitalisation et l’exposition aux risques.»

De même, chez EdRAM, «nous n’avons pas attendu la mode de la gestion multi-classe d’actifs pour croire aux bienfaits de la diversification, indique Gérald Grant, responsable de la multigestion long only chez EdRAM France. Nous investissons sur toutes les classes d’actifs et dans toutes les zones géographiques grâce à la multigestion.» Cette diversification de la clientèle, cumulée à l’impact de la crise

financière et surtout à l’affaire Madoff (plusieurs multigérants ayant sélectionné des fonds Madoff en Europe) s’est traduite par un renforcement des procédures de contrôle utilisées. Si les process varient d’une structure à l’autre, ils se traduisent tous en effet par une évolution notable : les procédures de sélection mettent de plus en plus l’accent sur le contrôle des risques. Cette évolution ressort dans la dernière enquête publiée par le cabinet de recherche Cerulli Associates au mois de juin (European Fund Selector 2015).

Le process et la transparence avant la performance

Cette enquête montre que pour avoir une place sur les «buy lists», c’est-à-dire les listes de fonds retenus par les multigérants, les gérants doivent preuve avant tout d’une très grande transparence. Celle-ci doit se manifester à...

de l’étude. La transparence et la qualité du process de gestion compteraient même davantage, depuis la crise financière, que la performance qui n’arrive qu’en troisième position comme critère de sélection des fonds. La sélection des gérants s’inscrit de ce fait dans une procédure qui est devenue très structurée et laisse peu de place à l’intuition du sélectionneur. La première étape démarre par un filtre quantitatif qui permet de réduire l’univers d’investissement.

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