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Coronavirus

Marchés obligataires : tensions sur la liquidité

Publié le 13 mars 2020 à 14h36

Séverine Leboucher

L’aggravation de la crise sanitaire et la guerre des prix sur les marchés du pétrole ont enrayé le fonctionnement des marchés obligataires les plus risqués, et en particulier celui du high yield. La liquidité s’est complètement asséchée lors du «lundi noir», faisant ressurgir les inquiétudes sur la capacité des gérants à faire face à ce risque. Les ETF ont particulièrement été en ligne de mire.

Alors que les Bourses mondiales décrochent massivement, l’accélération de la crise liée au coronavirus n’épargne pas non plus les marchés obligataires. Le mouvement est double. D’un côté, les rendements des titres souverains considérés comme sans risque et faisant donc office de valeur refuge plongent et atteignent des points bas historiques. Lors de la journée de crise du lundi 9 mars, le taux du Bund allemand à 10 ans est ainsi tombé à – 0,90 %, tandis que celui sur le T-Bond américain à 10 ans est passé sous la barre des 0,40 %, pour atteindre respectivement - 0,85 % et 0,56 % à la clôture. De l’autre côté, les obligations corporate ont vu leurs spreads s’écarter de 22 points de base pour l’indice investment grade et 84 pour le high yield, et leur valorisation chuter. Au stress lié à la crise sanitaire et à son impact économique s’est ajoutée la panique consécutive à l’effondrement des prix du pétrole, passé de 45 dollars le baril de WTI le vendredi 6 mars à 30 dollars en clôture le lundi 9. Or, un baril aussi bon marché jette immédiatement le doute sur la solidité financière des pétroliers et en particulier des sociétés américaines actives dans le pétrole de schiste. «La chute des prix du pétrole, qui témoigne de tensions géopolitiques fortes, a des conséquences sur le marché des obligations corporate américaines, car le secteur pétrolier représente 11 % de l’indice high yield américain», rappelle Eric Bertrand, directeur général adjoint d’OFI Asset Management et directeur adjoint des gestions. Un facteur de tension de plus pour des marchés déjà très fébriles.

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