David Zylberberg, expert en investissement responsable chez UBS France, livre son éclairage sur l'accélération de la gestion ISR.
Comment expliquez-vous l'importance prise par l'ISR dans l'industrie de la gestion d'actifs ?
L'actualité n'a jamais été aussi favorable pour l'Investissement Socialement Responsable. La crise sanitaire accélère la tendance lourde d'un besoin accru d'une économie responsable. En allouant un montant de plus de 600 milliards d'euros à des mesures de relance " verte ", les gouvernements des grands pays témoignent de l'importance de reconstruire les économies autrement. Cet intérêt des investisseurs s'inscrit également dans un environnement réglementaire de plus en plus exigeant qui les incite à se tourner vers l'ISR. Par ailleurs, la crise a jeté un coup de projecteur sur les dysfonctionnements d'une société plus fragile que nous le pensions et qui doit prendre en compte le "capital humain" en plus du capital financier.
Cette gestion ISR est-elle vraiment compétitive ?
Durant la crise, plusieurs études ont montré que les entreprises les plus vertueuses socialement (envers leurs contreparties internes ou externes) étaient aussi celles qui avaient le mieux résisté. Auparavant, beaucoup d'investisseurs voyaient l'ISR comme une contrainte. Le sentiment dominant était que ce type de placements pouvait offrir un rendement moindre ou égal à un placement traditionnel. La donne a changé radicalement. Selon Morningstar, 72% des fonds ISR affichent une performance supérieure à leurs indices de référence cette année.
Quels conseils donneriez-vous à un investisseur à la recherche d'investissements responsables et rentables ?
Un investisseur a aujourd'hui plusieurs façons de voir les choses. Devant l'ampleur des plans de relance mondiaux consacrés aux infrastructures " vertes ", il apparaît opportun de s'exposer à cette tendance à travers différentes classes d'actifs.