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Régulation

Une Europe de la gestion d’actifs à relancer

Publié le 17 mai 2019 à 11h36    Mis à jour le 17 mai 2019 à 17h15

Séverine Leboucher

Avec la création des fonds Ucits en 1985, la gestion d’actifs a été l’un des premiers secteurs financiers à bénéficier de la construction d’un espace économique commun grâce à l’Europe. Mais depuis la crise, ces avantages se réduisent sous le poids des multiples réglementations nouvelles. A quelques jours des élections, les professionnels de l’asset management livrent leur perception de l’Europe.

L’Europe est-elle une source de progrès ou de contraintes pour la gestion d’actifs ? Cette question, que se poseront peut-être les professionnels de l’investissement avant de se rendre aux urnes en fin de semaine, n’appelle pas une réponse univoque. Mais une chose est sûre pour les acteurs de l’asset management, l’Europe est loin d’être un concept abstrait, et encore moins récent.

Pour eux, elle s’incarne depuis le milieu des années 1980 en cinq lettres qui ont changé leur quotidien : «UCITS», un acronyme pour «Undertakings Collective Investment in Transferable Securities» (OPCVM en français), précocement entré dans la législation européenne le 20 décembre 1985. Ces fonds de placements collectifs ouverts à tout investisseur et que l’on peut offrir dans l’ensemble des pays de l’Union européenne se sont largement imposés dans le marché. Fin 2018, selon l’Efama, 33 359 OPCVM cohabitent en Europe, auxquels peuvent être ajoutés les 28 635 fonds alternatifs (FIA) issus de la directive AIFM, votée en 2011.

En 2017, il était estimé que plus de la moitié des fonds Ucits étaient commercialisés dans au moins deux pays, et 37 % dans au moins trois. «Aujourd’hui banalisés, les statuts Ucits et AIFM constituent les deux pierres angulaires de notre marché de la gestion d’actifs et ils ont été apportés par l’Europe, met en avant Jean-Pierre Grimaud, directeur général du groupe OFI. Ces réglementations ont permis la création d’une norme unifiée sur l’ensemble du territoire européen et même reconnue au-delà, notamment auprès des investisseurs asiatiques.»

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