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Parole d’expert

Une récession mondiale est-elle imminente ?

Publié le 8 novembre 2019 à 11h07

Communiqué

Dans un contexte de guerres commerciales incessantes et de taux d’intérêt bas, voire négatifs dans la plupart des pays développés, Curt Custard, CIO de Newton, et Dave Leduc, CIO de la gestion obligataire active de Mellon1, sociétés d’investissement de BNY Mellon Investment Management, tentent aujourd’hui d’évaluer la probabilité d’une récession en 2020 ainsi que son ampleur potentielle.

La probabilité d’une récession mondiale a-t-elle augmenté récemment ?

C. Custard : Nous avons atteint un stade très avancé du cycle économique, ce qui plaide largement en faveur d’une légère correction. Le fait que la hausse des marchés observée depuis la crise financière mondiale soit en grande partie due à l’intervention des politiques monétaires me semble préoccupant. Les rendements nominaux négatifs concernent désormais 15 000 milliards de dollars d’actifs2, ce qui contredit toutes mes connaissances dans le domaine de l’économie. Je pense qu’on a essayé d’enfoncer un clou avec un tournevis au cours de la dernière décennie. Autrement dit, on s’est trompé d’outil. Les banques centrales ont maintenant les mains liées. La mesure objective de leur fonction se limite à l’inflation des biens et à un objectif de prix. Ce contexte a lui-même généré un certain nombre de distorsions qui finiront, selon moi, par débloquer la situation.

Quelle est votre principale préoccupation au sujet de la prochaine récession ?

D. Leduc : J’ai peur que la prochaine récession ne révèle la situation réelle des investisseurs. Depuis la crise financière mondiale, la politique monétaire a eu un impact négatif en augmentant les rendements des actifs financiers au détriment des rendements futurs. Elle a accru les injections de fonds dans des actifs moins liquides. Selon moi, les structures très liquides abritant des actifs peu liquides sont celles qui connaîtront les plus graves problèmes lors du prochain ralentissement économique.

C. Custard : Je suis moins préoccupé par une récession mondiale que par l’impact du populisme dans les cinq années à venir. Cela pourrait modifier les règles fondamentales du capitalisme.

Quelles pourraient être les implications pour les investisseurs et leurs portefeuilles ?

C. Custard : A l’heure actuelle, les spreads de crédit sont relativement serrés à travers le monde. La bonne approche,...

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