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Grand débat

Actifs alternatifs : les investisseurs se montrent plus prudents

Publié le 31 janvier 2020 à 19h10    Mis à jour le 3 février 2020 à 15h55

Propos recueillis par Sandra Sebag

Malgré l’appétit croissant des investisseurs institutionnels pour l’ensemble des actifs alternatifs, ces derniers n’en profitent pas de façon égale. Ainsi, si les levées de fonds ont battu des records dans le capital investissement, elles ont moins progressé en 2019 par rapport à 2018 dans la dette privée. De même, les rendements ont davantage tendance à diminuer dans la dette privée et l’immobilier que dans le capital investissement, même si, là aussi, les spécialistes constatent un léger tassement. Dans un tel contexte, les institutionnels, en particulier les assureurs, privilégient les approches les plus conservatrices et ne semblent pas prêts, hormis quelques exceptions, à accroître le risque pour maintenir un même niveau de rendement. De leur côté, les gérants cherchent à diversifier le «sourcing», notamment pour déployer plus rapidement leurs capitaux, tandis qu’ils développent également des approches ESG.

Depuis plusieurs années, la part des actifs alternatifs progresse dans les portefeuilles. Quelles sont les grandes tendances dans ces domaines ?

Joël Prohin, directeur du pôle de gestion des portefeuilles au sein de la direction des gestions d’actifs de la Caisse des Dépôts : En simplifiant, nous pouvons classer les actifs alternatifs sur la base d’une matrice comprenant trois sous-jacents : les entreprises, les infrastructures et l’immobilier et deux types de financement à savoir la dette et les participations en capital. Les dynamiques sont différentes en fonction des sous-jacents et du type de financement. En ce qui concerne la dette privée, qu’il s’agisse d’entreprises, d’infrastructures ou d’immobilier, nous observons deux évolutions notables ces derniers mois : d’une part, les banques sont à nouveau plus présentes dans les opérations de financement ; d’autre part, le déploiement des capitaux n’est pas aussi rapide que nous l’espérions. De même, les levées de capitaux ne sont pas aussi dynamiques qu’attendu, notamment en raison de la baisse des rendements. Par ailleurs, les évolutions sont différentes selon le type de sous-jacent. L’immobilier par exemple a subi un changement de paradigme depuis cet été, lorsque les taux de rendement «prime» à savoir les bureaux dans le quartier central des affaires (QCA) à Paris sont tombés sous le seuil psychologique des 3 %. Le marché a pris conscience que les taux resteront durablement bas, voire négatifs, qu’il n’y aura pas dans l’immédiat des hausses de taux, ce qui a fait plonger les rendements sous ce seuil...

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