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Table ronde

Gestion assurantielle : la réduction de la liquidité inquiète les assureurs 

Publié le 16 novembre 2018 à 17h23

Propos recueillis par Sandra Sebag

Depuis cet été, le manque de liquidité sur les obligations se cumule à des rendements négatifs ou très faibles. Une situation qui suscite bien des difficultés pour la gestion assurantielle. Les spécialistes s’interrogent ainsi sur l’opportunité de revenir vers les dettes périphériques et, parallèlement, ils cherchent toujours à se positionner sur des classes d’actifs alternatives notamment sur le non-coté afin de trouver du rendement. Cette diversification est d’autant plus pertinente que les solutions de gestion diversifiées, multi-classes d’actifs ont déçu cette année. Les compagnies d’assurance et mutuelles – notamment les plus petites d’entre elles – envisagent aussi de renforcer leur recours à des solutions technologiques notamment pour obtenir une valorisation quotidienne afin de suivre au plus près l’évolution de leur portefeuille dans un contexte où la volatilité est de retour.

Comment gérer un portefeuille assurantiel quand les difficultés se cumulent ?

Les marchés ont été très chahutés ces dernières semaines, notamment en raison des politiques des banques centrales ; plus généralement, les obligations sont dans le rouge depuis le début de l’année et depuis plusieurs années, une partie de la courbe des taux est négative. Comment gérer un portefeuille assurantiel quand les difficultés se cumulent ?

Roger Caniard, directeur financier à la MACSF : Notre scénario central envisage une remontée des taux graduelle dans les prochains mois dans le sillage de la réduction, puis de l’arrêt de la politique de rachat de la Banque centrale européenne (BCE).

Ce scénario est plutôt positif pour les gestions assurantielles : en effet, le scénario le plus défavorable pour nos portefeuilles est celui d’un maintien d’un niveau de taux très bas voire négatifs, car dans une telle configuration, nous rencontrons d’importantes difficultés pour dégager du rendement. Ce scénario positif intégrant une remontée graduelle des taux s’est réalisé durant une grande partie de l’année. Cependant, la montée des risques politiques en zone euro et le ralentissement de la croissance ont stoppé cette hausse, les taux des pays «core» ont même – depuis quelques semaines – à nouveau baissé.

Christophe Cattoir, directeur des investissements de M comme Mutuelle : L’un des principaux problèmes actuels des assureurs est celui de l’existence de taux réels nuls ou négatifs dans la plupart des zones géographiques de l’OCDE. Il faut rappeler que l’essentiel du gisement obligataire est composé majoritairement d’obligations qui désormais ne répondent plus au besoin de rendement comptable demandé par nos bilans.

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