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Grand débat

Gestion Institutionnelle : Diversification et liquidité au cœur des préoccupations

Publié le 3 septembre 2021 à 11h26    Mis à jour le 6 septembre 2021 à 9h44

Propos recueillis par Sandra Sebag

Dans un contexte marqué par la crise sanitaire, les investisseurs institutionnels ont mené ces derniers mois une gestion prudente qui s’est traduite par une attention plus grande accordée à la liquidité de leurs investissements. En parallèle, le mouvement en faveur de la diversification des portefeuilles, enclenché il y a plusieurs années déjà, s’est poursuivi. Parmi les actifs favorisés par cette deuxième tendance figurent notamment les actifs alternatifs comme le financement des infrastructures, la dette privée ou encore le capital-investissement, même si les intervenants du Grand Débat d’Option Finance ont parfois noté un moindre appétit pour cette dernière classe d’actifs. Autre changement dans les allocations d’actifs : le positionnement des institutionnels sur la courbe des taux a évolué, ces derniers privilégiant les maturités les plus courtes, mais aussi les plus longues au détriment des segments intermédiaires. Ils apprécient aussi davantage les obligations émises par des corporates que les financières. Autre évolution majeure dans les portefeuilles : la décarbonation est en marche et concerne tous les acteurs institutionnels. Enfin, notons que la délégation des portefeuilles institutionnels a de beaux jours devant elle en raison de l’accroissement des investissements dans des actifs de niche. Il n’en demeure pas moins que les investisseurs institutionnels deviennent plus exigeants vis-à-vis de leurs prestataires, notamment en matière de reportings et plus généralement de gestion des données.

L’allocation stratégique des investisseurs institutionnels a-t-elle évolué depuis le début de la crise sanitaire ?

Sylvie Malécot, directeur de l’AF2i : Les éléments d’information de l’AF2I se fondent sur l’enquête annuelle réalisée auprès des membres, ce qui nous permet de constater les évolutions à court terme et à long terme. Son périmètre porte sur 70 institutionnels qui sont membres de l’AF2i pour un montant d’encours sous gestion de 2 400 milliards d’euros. Elle est donc représentative du marché français. Le premier constat réalisé est que les allocations bougent peu car il s’agit de très gros portefeuilles, certains sont même des « paquebots », par conséquent les mouvements sont menés avec une certaine lenteur. Nous pouvons quand même noter trois évolutions durant l’année 2020. Pour la première fois, la poche obligataire au sens large est passée sous la barre des 70 % (à 69,6 %). La réduction sur une base annuelle est réduite, mais elle est continue depuis plusieurs années. Il ne faut pas oublier qu’en 2020, les taux d’intérêt ont encore diminué ; de ce fait, l’effet valorisation a été plutôt positif sur le niveau d’encours, les réallocations sont ainsi plus importantes qu’il n’y paraît. Le deuxième élément à souligner concerne les actifs de diversification. Depuis trois ans, nos enquêtes montrent que les institutionnels ont l’intention d’augmenter leurs investissements dans les infrastructures et dans la dette privée, mais les encours en termes de pourcentage étaient relativement stables. Cep...

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