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Le grand débat

Les compagnies d’assurance veulent se renforcer dans les actions

Publié le 7 décembre 2018 à 10h25    Mis à jour le 10 décembre 2018 à 16h23

Propos recueillis par Sandra Sebag

Les corrections du mois d’octobre n’auront pas eu d’incidences sur l’allocation tactique des compagnies d’assurance. Ces dernières qui cherchent au contraire à se renforcer sur les actions, disposent de liquidités conséquentes. Toutefois, elles souhaitent en même temps réduire la volatilité de ces actifs en utilisant des stratégies de couverture reposant notamment sur l’utilisation de produits dérivés. Ces instruments sont plus faciles d’accès pour les grands groupes que pour les petites structures qui sont davantage à la recherche de solutions packagées. En parallèle, les compagnies d’assurance se préoccupent également du risque de remontée des taux et s’intéressent toujours à la diversification apportée par les actifs illiquides.

Comment les compagnies d’assurance ont-elles réagi à la baisse des marchés actions du mois d’octobre et aux corrections qui ont suivi ? 

Pierre Richert, directeur financier et membre du comité exécutif du groupe Agrica : Nous définissons deux grands types d’allocations : l’allocation stratégique et l’allocation tactique. L’allocation stratégique porte sur cinq ans et notre allocation tactique est annuelle, mais tous les trois ou quatre mois nous faisons le point sur notre allocation tactique. Pour cette dernière, nous avons récemment mis en place une nouvelle approche consistant à essayer d’évaluer les risques ex ante (avant qu’ils n’arrivent) plutôt que de réagir ex post. Pour y arriver, nous avons créé des outils afin d’anticiper les risques. Nous disposons en interne de spécialistes de la gestion des risques, d’anciens gérants d’actifs, qui connaissent parfaitement bien les marchés financiers et savent les analyser. Avec eux, nous avons élaboré ce que nous appelons un «équaliseur» pour minimiser les risques, tout en optimisant la performance. Il prend la forme d’un graphe qui intègre toutes les classes d’actifs et tous les risques, ce qui nous permet d’arbitrer, un peu comme un équaliseur avec lequel vous réglez les fréquences pour obtenir le meilleur son. Nous l’avons testé dernièrement sur les spreads obligataires et il a contribué à limiter les pertes liées à leur réduction. Il nous permet ainsi de piloter les risques et de formaliser des anticipations. Les conclusions de ce modèle considèrent actuellement une remontée des taux et un enviro...

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