Premium

Le grand débat

L’innovation au service du smart beta

Publié le 21 septembre 2018 à 10h54

Propos recueillis par Sandra Sebag

Le smart beta constitue au sein des gestions d’actifs l’un des domaines les plus innovants. Les gérants misent en effet souvent sur l’élaboration de modèles propriétaires, même s’ils ont la possibilité d’offrir aux institutionnels des solutions indicielles. Parmi ces derniers, les approches sont très différentes entre les institutionnels qui privilégient les indices publics et ceux qui développent aussi en interne des process d’investissement propriétaires. Pour faire évoluer le smart beta, les spécialistes travaillent sur plusieurs pistes comme une intégration plus fine des critères ESG (environnement, social et gouvernance) ou encore celle de techniques alternatives, mais aussi sur l’utilisation du «big data» ou de l’intelligence artificielle dans ces stratégies.

Les stratégies smart beta se développent rapidement en termes d’encours sous gestion ; pour autant, il existe parfois des confusions sur les champs qu’elles recouvrent. Quelle définition avez-vous, les uns et les autres, retenue ?

Salwa Boussoukaya-Nasr, directrice financière du Fonds de réserve pour les retraites (FRR) :

A l’origine, le smart beta reposait sur l’idée que les indices traditionnels ne sont pas construits de manière optimale et qu’il est donc nécessaire d’introduire une meilleure diversification du risque vis-à-vis de ces indices qui privilégient les valeurs les plus pondérées, induisant ainsi un comportement moutonnier des investisseurs. Au sein des gestions smart beta, il existe de nombreuses méthodes de construction du portefeuille, soit pour réduire ou optimiser le risque en portefeuille, soit pour mettre en avant un facteur de performance particulier qui sera surpondéré au sein du portefeuille, comme la value (recherche de titres décotés), le momentum (recherche de titres portés par le marché), la qualité (sélection des valeurs avec des bilans solides et des perspectives bien établies)…

Tatjana Xenia Puhan, directeur de la gestion actions et multi-actifs chez Swiss Life Asset Management : Le rendement d’un actif ou d’un portefeuille peut être divisé entre certaines sources de rendement et de risque qui diffèrent de la performance du marché. Il suffit alors de choisir des expositions à ces facteurs alternatifs afin de diversifier un portefeuille. En ce qui nous concerne, nous nous focalisons sur des facteurs de risque qui possèdent un fondement économique, mais qui ne sont pas toujours forcément rationnels, il peut s’agir par exemple d’un biais comportemental et nous le recherchons de façon systématique dans les valeurs. Cette méthode s’applique aux actions, mais aussi à d’autres actifs comme les obligations. Elle est également efficace pour déterminer les allocations des portefeuilles multi-actifs.

Dans la même rubrique

Abonnés Plan de transition : quand les asset managers cherchent à montrer l’exemple

De plus en plus d’investisseurs demandent aux entreprises qu’ils ont en portefeuille qu’elles...

Abonnés Les gérants s’emparent du devoir de vigilance

Pour ne pas financer des entreprises impliquées dans le travail des enfants, l’esclavage moderne ou...

Abonnés Les ambitions de Swen, devenue société à mission

La filiale d’OFI Invest et Crédit Mutuel Arkea mise plus que jamais sur l’ESG dans ses décisions...

Voir plus

Chargement en cours...