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Le grand débat

Smart beta - Une approche qui doit encore gagner en maturité

Publié le 11 octobre 2019 à 14h48    Mis à jour le 15 octobre 2019 à 11h45

Propos recueillis par Sandra Sebag

Le smart beta apparaît comme une méthodologie tout terrain : elle est en effet utilisée par les investisseurs à la fois comme un outil pour générer de la performance et dans une optique de contrôle des risques. La croissance des encours sous gestion des fonds de cette catégorie est de ce fait continue ces dernières années, qu’il s’agisse de stratégies indicielles ou actives. Pour autant, la diversité des approches rend le concept de smart beta parfois flou et nécessite de la part des professionnels un effort pédagogique auquel les participants au grand débat d’Option Finance se sont essayés. Ils y livrent leur définition du smart beta, dressent la liste de ses caractéristiques comme de ses limites, et démêlent ainsi les méthodes qui font consensus des approches plus marketing.

Le smart beta recouvre un grand nombre de stratégies. Quelle définition retenez-vous ?

Erik Christiansen, consultant senior pour Scientific Beta (centre de recherche en finance de l’EDHEC) : Nous définissons le smart beta comme l’ensemble des techniques de gestion qui visent un meilleur contrôle des risques. Il peut s’agir de chercher des expositions à des risques rémunérés, ce qu’on appelle des facteurs, mais aussi de réduire les risques non rémunérés comme les risques idiosyncratiques en utilisant des méthodes de diversification. Le smart beta permet aussi de contrôler le risque marché des portefeuilles et de se positionner par rapport à celui-ci. Ces techniques aboutissent souvent à des portefeuilles plutôt défensifs, et il est nécessaire pour l’investisseur de se positionner sur cette question, en décidant s’il souhaite être défensif, voire très défensif, ou au contraire conserver le même niveau de risque que le marché.

Nicolas Just, directeur général délégué, direction des gestions de Seeyond, filiale de Natixis Investment Managers : Nous souscrivons à cette définition, mais nous pouvons la compléter en adoptant le point de vue du client. Historiquement, les investisseurs ont toujours fait confiance aux gérants, ces derniers cherchant à s’indexer aux marchés, sans mesurer finalement si leur capacité à faire mieux ne provenait pas tout simplement d’une exposition systématique à certains facteurs et non à celle de réaliser de «l’alpha» ou surperformance non explicable. Depuis une vingtaine d’années, les spécialistes essaient ainsi d’associer la surperformance...

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