Je suis venu te dire que je m’en vais

Publié le 22 février 2019 à 11h37

Bernard Aybran

Parfois, ça va vite, très vite. Trop vite ? En moins de deux mois, les grands marchés actions, mondiaux comme européens, ont progressé de plus de 12 %. Un tel rythme maintenu sur l’année aboutirait à des performances supérieures à 120 %. Bien trop rapide pour un investisseur professionnel peut-être : comme vient de le démontrer une étude universitaire (Selling fast and buying slow, University of Chicago), les gérants se comportent très différemment pour leurs achats ou leurs ventes. Les décisions d’achat sont mûrement pesées, évaluées, calibrées. Elles demandent du temps. En moyenne, il semble que ce temps soit bien employé puisque les achats tendent à surperformer les benchmarks et des achats gérés de façon aléatoire. En revanche, c’est sur les ventes que les gérants perdent généralement du terrain contre les indices et les stratégies aléatoires. Le contexte actuel pourrait leur fournir un terreau favorable : ce serait en effet parmi les performances extrêmes, positives comme négatives, que les gérants choisissent les valeurs à vendre. Les titres moyennement performants tendent à être conservés tandis que ceux qui s’écartent de la moyenne donnent lieu à des prises de bénéfice ou à des «stop loss» (ventes pour limiter les pertes).

Au vu des chutes vertigineuses enregistrées en décembre dernier, il semble que les «stop loss» aient été activés plus souvent qu’à leur tour. Et au vu des capitaux qui sortent des fonds actions (38 milliards de dollars sur les sept premières semaines de l’année), il semble que les décisions d’achat continuent à être plus lentes. Beaucoup plus lentes.

Bernard Aybran Head of portfolio management ,  Allfunds

Bernard Aybran est head of portfolio management chez Allfunds

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