On aura tout essayé

Publié le 17 mai 2019 à 10h54    Mis à jour le 22 mai 2019 à 16h36

Bernard Aybran

Tout a été essayé pour expliquer les mouvements des marchés financiers. Certains estiment que les flux d’achats de titres soutiennent les cours des actions. Oui mais voilà : le dernier pic de rachats d’actions par les sociétés américaines avait été atteint juste avant 2008, et ils n’ont nullement empêché le marché de chuter lourdement par la suite. De même, les rebonds violents de marché interviennent souvent lorsque les investisseurs sont déjà massivement sortis du marché en question. Les flux de capitaux seraient moins une prédiction qu’une conséquence des performances.

Dans ce cas, les outils de la physique permettent de développer des modèles explicatifs des marchés et le mouvement brownien, utilisé pour décrire des mouvements aléatoires, en est un exemple : développé par un botaniste, il sous-tend nombre d’équations utilisées dans les salles de marché. Toutefois, cette mécanique de «marche au hasard» ne peut pas satisfaire certains investisseurs rationnels, qui tiennent à se concentrer sur des analyses moins aléatoires. Ces «fondamentalistes» persistent à considérer qu’un investissement en actions ne vaut que parce qu’il donne accès aux bénéfices d’une société, sous forme de dividendes. D’ailleurs, comme le montre une note de Citi Research de mai, sur les neuf dernières années, la hausse moyenne annuelle du cours des actions mondiales s’avère équivalente à la croissance annuelle de leurs dividendes. Mais cette analyse ne vaut qu’à long terme et n’empêche pas les déconvenues majeures, à plus court terme.

Au final, il est probable que l’investisseur doive combiner les analyses. Une approche moins systématique mais certainement plus raisonnable.

Bernard Aybran Head of portfolio management ,  Allfunds

Bernard Aybran est head of portfolio management chez Allfunds

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