L'analyse de Bernard Aybran

Une affaire de sentiment

Publié le 6 juillet 2018 à 16h08

Bernard Aybran

Quelle différence entre la fin de l’année 2017 et le début d’année 2018 ! L’enthousiasme a été douché par une combinaison de facteurs, principalement macro-économiques, voire géopolitiques, qu’il s’agisse du resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale ou des annonces de «guerre commerciale». Relativement anxiogène, cette combinaison a conduit à des performances souvent voisines de zéro sur les grands marchés actions occidentaux, voire clairement négatifs pour certaines places émergentes.

La plupart des indicateurs de «sentiment» des investisseurs pointent vers une franche aversion au risque en ce début de second semestre. Et c’est bien de sentiment qu’il s’agit pour l’heure, puisque les grandes économies semblent encore sur des trajectoires de croissance fermes, de même que les perspectives bénéficiaires des sociétés cotées. Pour l’année 2018, le consensus attend des bénéfices par action en hausse de 22 % aux Etats-Unis, 9 % en Europe et 16 % sur les marchés émergents. Avec des cours inchangés, voire en baisse, et des bénéfices en belle hausse, le ratio cours sur bénéfice des actions mondiales a significativement diminué et est revenu sur sa médiane des trente dernières années. Certes, des valorisations actions raisonnables ne prémunissent pas l’investisseur contre un choc majeur, comme 2007 l’a montré. Mais, en l’absence de récession à moyen terme, les raisons d’anticiper ce choc majeur restent rares. Dès lors, si l’atonie des marchés ne repose que sur le «sentiment», la raison suggère d’en tirer parti.

Bernard Aybran Head of portfolio management ,  Allfunds

Bernard Aybran est head of portfolio management chez Allfunds

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