Vers un nouveau régime de volatilité ?

Publié le 6 avril 2018 à 15h39

Fabien Benchetrit, BNP Paribas AM

Deux mois après la brutale correction des marchés du lundi 5 février, on est en droit de se demander si tous les enseignements ont été tirés. Cette journée fut certes historique mais pas pour de bonnes raisons.

Si l’indice Dow Jones Industrial Average a connu sa plus forte variation journalière en nombre de points (- 1 175,21) depuis son lancement en 1884, elle reste pourtant très éloignée des maximums historiques lorsqu’on l’évalue en pourcentage (- 4,83 %). Tout s’est en fait passé sur le marché de la volatilité.

L’indice VIX, dit aussi «indice de la peur», a connu sa plus forte appréciation depuis sa création en 1990, tant en pourcentage (+ 53,6 %) qu’en nombre de points (+ 20 points). En effet, l’environnement de taux bas de ces dernières années a conduit les investisseurs, institutionnels mais également individuels, à se positionner de plus en plus sur des stratégies «vendeuses» de volatilité, et la régularité de leurs performances dans le temps a généré un véritable engouement. Les volatilités se sont alors peu à peu réduites pour atteindre un plus bas historique (VIX à 9,14 points le 3 novembre 2017) et les expositions vendeuses se sont accrues au fil du temps, amplifiant de facto le choc du 5 février.

Si cette journée restera dans les annales, c’est très certainement pour le VIX. Le temps de la volatilité ultra-faible apparaît maintenant révolu, alors que les marchés entrent dans un nouveau régime marqué par davantage de variations soudaines et amples. Cet événement rappelle aussi que la gestion des risques doit rester au cœur des décisions d’investissement, même et surtout lorsque l’environnement économique paraît favorable, comme en 2018.

Fabien Benchetrit, BNP Paribas AM

Chargement en cours...