Croissance américaine  : «chi va piano…»

Publié le 17 janvier 2020 à 15h27    Mis à jour le 17 janvier 2020 à 18h02

Julien-Pierre Nouen

L’expansion actuelle de l’économie américaine est devenue, en juillet dernier, la plus longue de l’histoire des Etats-Unis. De combien le record précédent de dix ans, établi dans les années 1990, sera-t-il battu  ? La réponse à la question est à trouver notamment dans le faible niveau de croissance qui est celui de l’économie américaine depuis le printemps 2009. Elle est de seulement 2,3 % en moyenne, contre 2,9 % entre 2001 et 2007, et 3,6 % durant les années 1990.

Un des corollaires de cette croissance modérée est qu’on observe relativement peu d’excès dans l’économie américaine. Les composantes cycliques comme le stockage, l’investissement ou les achats de biens durables représentent encore une part relativement basse du PIB. L’endettement des ménages est très loin des sommets de 2007, et si la dette des entreprises a augmenté, sa charge reste parmi les plus basses des vingt dernières années, du fait des taux bas. Pas de signal de surchauffe non plus au niveau du déficit courant.

Comme, par ailleurs, la baisse du chômage – au plus bas depuis cinquante ans – n’a pour l’instant pas entraîné d’accélération de l’inflation, la Banque centrale peut conserver une politique accommodante. Or presque toutes les récessions américaines ont été précédées par un durcissement de la politique monétaire. Tant que ce n’est pas le cas, l’expansion peut durer,  mais il faut rester vigilant  : ce contexte peut générer des excès sur les marchés financiers, et une accélération de l’inflation peut être rapide  : en 1966, neuf mois avaient suffi à l’inflation sous-jacente pour passer de 1,4 à 3 %.

Julien-Pierre Nouen Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée ,  Lazard Freres Gestion

Julien-Pierre Nouen est directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Freres Gestion

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