Etats-Unis : une ombre au tableau

Publié le 28 septembre 2018 à 11h09

Julien-Pierre Nouen

Alors que les Etats-Unis ont connu au deuxième trimestre leur croissance la plus rapide depuis mi-2014 et que les effets des mesures budgétaires de l’administration Trump ne se sont pas encore pleinement fait sentir, il peut paraître surprenant de s’interroger sur la fin de l’expansion actuelle. Pourtant, certaines évolutions de l’économie américaine peuvent inciter à la vigilance.

Historiquement, l’investissement résidentiel a eu tendance à se retourner en amont de la quasi-totalité des récessions. Entre 2011 et 2017, ce secteur du PIB progressait en moyenne de 8 % par an ; il n’a progressé que de 1,5 % sur un an à fin juin, et la tendance récente des permis de construire est à la baisse. Les prix de l’immobilier qui accéléraient jusqu’en mars commencent à ralentir. La confiance des constructeurs de maisons reste élevée mais elle baisse depuis le début de l’année.

Ces évolutions se produisent dans un contexte qui n’a pas grand-chose à voir avec la dernière bulle immobilière : les stocks de logements à vendre sont toujours très bas et l’endettement des ménages est stable en proportion de leur revenu disponible.

S’agit-il alors simplement d’un ajustement à un niveau de taux hypothécaires plus élevé, similaire à ce qui s’était produit entre 2013 et 2014, ou bien d’un ralentissement plus important sous les effets conjoints des hausses des prix et des taux d’intérêt ? L’avenir le dira, mais le rôle du résidentiel dans les précédentes récessions rend la question cruciale.

Julien-Pierre Nouen Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée ,  Lazard Freres Gestion

Julien-Pierre Nouen est directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Freres Gestion

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