L'analyse de Laetitia Baldeschi

Après la guerre commerciale, le coronavirus

Publié le 14 février 2020 à 11h46    Mis à jour le 13 mars 2020 à 14h40

Laetitia Baldeschi

A peine l’encre de l’accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis séchée, les marchés ont découvert un nouveau risque : le coronavirus apparu en Chine en décembre. Des mesures drastiques ont été prises par les autorités chinoises afin de contenir la propagation de l’épidémie. Cet épisode intervient au moment même des congés annuels liés au Nouvel An lunaire, période d’activité déjà très réduite dans l’industrie et la construction. Les mesures de confinement et de prolongation des fermetures vont peser sur la croissance du PIB du premier trimestre, d’autant que les services, traditionnel soutien à la croissance, souffrent.

Ainsi, sur une période de 16 jours suivant le Nouvel An, le nombre de passagers transportés ne représente que 20 % du trafic de 2019 et les volumes de transactions immobilières que 3 % du niveau moyen des cinq dernières années. Les entrées au cinéma, quant à elles, sont au plus bas, générant sur les 27 derniers jours 500 millions de renminbis de revenus contre 8,7 milliards en moyenne sur les trois dernières années. L’impact ne sera pas qu’économique pour la Chine mais pourrait avoir des conséquences politiques pour le Président Xi, le Parti étant accusé de ne plus être à même de protéger son peuple ! Alors les autorités chinoises ripostent : si la prudence médicale a été la première réaction, le retour à la croissance, priorité des priorités, reprend le dessus. Des mesures de soutien sont déjà annoncées : assouplissement monétaire apporté par la banque centrale, autorisations d’émissions obligataires supplémentaires données aux gouvernements locaux… et ce n’est qu’un début !

Laetitia Baldeschi Responsable des études et de la stratégie ,  CPR Asset Management.

Laetitia Baldeschi est responsable des études et de la stratégie chez CPR Asset Management.

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