Etats-Unis : normalisation ou surchauffe ?

Publié le 11 mars 2021 à 12h25

Laetitia Baldeschi

Les données de revenus des ménages sont très explicites. En janvier, ils ont progressé de 10 %. Les revenus salariaux ont retrouvé leur niveau d’avant la crise, et les ménages bénéficient du soutien budgétaire, voté en décembre. Ce dernier allouait non seulement des chèques de 600 dollars aux ménages modestes, mais augmentait également l’indemnisation du chômage de 300 dollars par semaine. En réponse, les ménages ont accru massivement leur consommation, mais aussi leur épargne (20,5 % du revenu disponible en janvier). A cela il faut ajouter l’impact potentiel du nouveau plan de soutien budgétaire de 1 900 milliards de dollars à l’examen au Sénat. Les ingrédients d’une accélération forte de la croissance sont ainsi présents, avec potentiellement une contrainte sur l’offre en raison de la persistance de la pandémie, ce qui se traduirait par une accélération de l’inflation. C’est en tout cas l’interprétation des investisseurs du marché obligataire, qui s’est manifestée par la remontée très rapide des taux d’intérêt nominaux, avec une hausse des anticipations d’inflation, puis des taux réels, anticipant une remontée plus rapide du taux des fed funds. La communication de la Réserve fédérale reste à la prudence, se référant avant tout au marché du travail, loin encore d’avoir retrouvé son état d’avant crise, avec près de 10 millions d’emplois manquants. Le retour du taux d’intérêt à 10 ans vers 1,45 % après avoir frôlé les 1,60 % semble indiquer que la Fed a été entendue, mais pour combien de temps ?

Laetitia Baldeschi Responsable des études et de la stratégie ,  CPR Asset Management.

Laetitia Baldeschi est responsable des études et de la stratégie chez CPR Asset Management.

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